fermer

f°001 - Recto | f°001 - Verso  << Cote Antibes - vol. 047 - f°002 - Recto -  >> f°001 - Recto | f°002 - Recto

Cote : Antibes_047_f_002__r | ID_folio : 4022 | ID_Transcription : 4006 | ID_Image : 15577

Lettres de Mirabeau, 2

Peinture exacte d’un moribond1  : « […] une sueur froide coule le long de sa face. Son cœur bat lentement – son cœur ne bat plus. – Il  meurt… Ah ! ne vois mourir que moi et meurs aussitôt après. » (t. 4, p. 28)
Histoire grotesque d’un commensal-juré-crieur à boire au roi – qui s’exerce à crier la nuit, à Versailles et empêche Mirabeau2 de dormir. (p. 44)
Admire Thomas et cite un beau fragment du panégyrique de Marc-Aurèle3 . (p. 86)
Éloge de J-J. Rousseau calomnié, selon lui. – S’indigne du mariage de sa veuve. (p. 190-191)
« La comtesse d’Harcourt ayant perdu son mari en 1769, fit faire sa statue en cire, l’habilla de la robe de chambre dont il se servait et l’a fait placer dans un fauteuil près du lit où elle a coutume de coucher. Plusieurs fois par jour elle va s’enfermer dans ce triste lieu pour s’entretenir avec cette image muette et de la constance de son amour et de la vivacité de ses regrets. » (p. 236)
On avait fait croire à son père qu’il voulait le tuer. (p. 280)
Fragment cynique d’une lettre de Dupont à Mirabeau : « Tu te noieras dans ton sperme inconsidéré ». Il lui conseille la masturbation d’après le précepte recommandé par les vers de Pavillon4 . - ? –Réf. bibl.
Dès qu’il a sa liberté, la passion de Mirabeau me semble tomber tout à coup. Il dit à Sophie qu’ils ne pourront se voir davantage, qu’il faudra beaucoup de prudence. Réf. bibl.

Transcription : Stéphanie Dord-Crouslé

Page de notes de lecture

Titre de la page : Lettres de Mirabeau, 2


Notes

1Voir par exemple la mort de Félicité dans Un cœur simple.

2En réalité, Mirabeau n’est pas le protagoniste de l’anecdote : « Quelqu’un de ma connaissance me contoit un jour qu’ayant un rapport à faire à Versailles, il étoit couché chez un baigneur, et dormoit d’un profond sommeil, lorsque tout-à-coup il s’entend éveillé par une voix très-sonore, qui se met à crier : À boire au Roi » (t. 4, p. 43). Mais pour la commodité du récit, l’épistolier poursuit le récit à la première personne : « Mon ami (suppose que ce soit moi) ne pouvant comprendre ce que cela veut dire, je fais sonner ma montre » (p. 44).

3Mirabeau écrit : « Ce serait un bel ouvrage à faire que le recueil des maux qu'à [sic] faits aux nations la flatterie, et aussi des services qu'ont rendus les favoris à leurs maîtres ! Et les imbécilles [sic] en sont toujours la dupe. Un des plus magnifiques morceaux, et peut-être le plus beau qu'ait écrit Thomas, c'est celui qui termine son admirable éloge de Marc-Aurèle : « Mais toi qui vas succéder à ce grand homme, ô fils de Marc-Aurèle !… songe au fardeau que t'ont imposé les Dieux ; songe aux devoirs de celui qui commande aux droits de ceux qui obéissent. Destiné à régner, il faut que tu sois ou le plus juste ou le plus coupable des hommes... On te dira bientôt que tu es tout-puissant : on te trompera ; les bornes de ton autorité sont dans la loi. On te dira encore que tu es grand, que tu es adoré de tes peuples. Écoute : Quand Néron eut empoisonné son frère, on lui dit qu'il avait sauvé Rome ; quand il eut fait égorger sa femme, on loua devant lui sa justice ; quand il eut assassiné sa mère, on baisa sa main parricide, et l'on courut aux temples remercier les Dieux. Ne te laisse pas non plus éblouir par les respects. Si tu n'as des vertus, on te rendra des hommages, et l'on te haïra. Crois-moi, on n'abuse point les peuples ; la justice outragée veille dans tous les cœurs. Maître du monde, tu peux m'ordonner de mourir, mais non de t’estimer »... Dieux que ce mouvement est beau ! Écoute, quand Néron eut empoisonné son frère, etc. Mais où sont les Rois qui lisent ? »

4Mirabeau écrit : « […] voici ce qu’ajoute pour moi le philosophe Dupont. Pardonne la liberté du langage, et songe que c’était à moi qu’il était destiné : « Songe à présent, malheureux paillard, que si tu te permets de trousser une seule de ces femmes, tu te noyeras sans ressource dans ton sperme inconsidéré. Teterrima belli causa cunnus, (ce qui veut dire, mais en langue de mauvais lieu, que l’amour est la source des guerres les plus cruelles). Rien de si doux qu’une femme en tête-à-tête ; rien de si tracassier que les femmes en troupeau. Sauve-toi avec elles par le respect, vois-les rarement, étudie et sors. Et si tu ne peux apprendre les vers de Pavillon, sous le nom de Boyer, et l’art de la guerre du marquis de Santa-Crux ; (tu sauras que Pavillon conseille pour toute maîtresse la veuve Poignet, et que le premier principe de guerre de M. de Santa-Crux est qu’un grand général doit savoir s… b…… l…… v…… pour se garer des femmes qui finissent par tout gâter) : quand tu viendras voir ta mère, cours chez une fille, libertin, et la vérole exceptée, purge-toi » » (t. 4, p. 294).

Si vous avez relevé une erreur de transcription ou de normalisation, si vous pensez avoir déchiffré un mot illisible, prenez contact avec nous :