tous les genres de soins pourront être prodigués. Le lieu que j’ai choisi est depuis près
de 700 ans considéré comme un des plus salubres et des mieux exposés de notre pays.
En 1183, Henri II, roi d’Angleterre et duc de Normandie, en faisait don aux demoiselles
nobles, atteintes de la lèpre, et qui étaient engagées dans l’un des ordres religieux du
temps.
Cinquante-six acres de bois, de jardins, de vergers entourés de murs, forment le parc
dit des Chartreux. Sa situation sur une légère éminence, à une certaine distance des montagnes et de la Seine, au milieu de plaines et de forêts, en rend le séjour aussi sain
qu’agréable. Le sol doit à sa nature sabloneuse d’être toujours sec ; aussi est-ce à une certaine profondeur qu’on se procure une eau légère et douée de toutes les qualités désirables.
Lorsqu’on quitte la ville par la barrière de Caen, on trouve au bout de l’avenue
d’arbres, qui est connue sous le nom d’avenue de Caen, le parc des Chartreux, lequel
touche aussi aux limites du territoire de Rouen.
Toutes les espèces de difformités sont traitées dans cet établissement, et principalement
celle de la taille, des hanches, du cou, le goitre compris, des Ă©paules, des genoux, des
mains, des pieds, les brièvetés des muscles, les raideurs articulaires, les entorses anciennes, les gonflements chroniques des jointures, les paralysies locales ou étendues,
les amaigrissements partiels.
Deux fois par jour les malades y sont visités par le médecin, et jamais ils ne restent
soit le jour, soit la nuit, sans surveillance et sans soins.
Lorsqu’il est possible, sans nuire au traitement médical, de réserver quelques instants
à l’éducation et à l’instruction des malades, on le fait avec empressement ; et c’est alors
un enseignement maternel que donnent à l’envi l’un de l’autre la belle-mère ou la femme du
docteur Grout.
Quoi qu’on en ait pu dire, le prix mensuel du traitement n’a rien d’absolu. Il se modifie
selon une foule de circonstances qui l’élèvent ou l’abaissent.
Pour avoir de plus amples renseignements on devra s’adresser au docteur Grout, dont le
domicile actuel, rue du Vieux-Palais, no 34, sera transféré, à Pâques prochain, place
Henri IV, no 154.
NOTA. Eu égard aux bruits qui ont couru dans le public, je crois devoir prévenir qu’en
fondant un établissement de santé, je n’ai point eu l’intention de renoncer à ma clientèle ;
que je continue d’habiter ma maison de ville ; de sorte que les personnes qui m’honorent
de leur confiance peuvent compter sur moi Ă toute heure du jour ou de la nuit.
Rouen, le 25 décembre 1833. ROUEN. IMPRIMERIE DE D. BRIERE, RUE SAINT- LO, No 7. (Bureau du Journal de Rouen.)
Rouen, le 25 décembre 1833. ROUEN. IMPRIMERIE DE D. BRIERE, RUE SAINT- LO, No 7. (Bureau du Journal de Rouen.)