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Cote : g226_1_f_122__r____ | ID_folio : 3310 | ID_Transcription : 2374 | ID_Image : 9929
PORTE-POMMADES SOLUBLE DE DUBOC
Ancien interne des hôpitaux de Paris.

SYSTÈME BRÉVETÉ
Pour l’application des Pommades médicamenteuses
dans les conduits naturels.


MÉDAILLE D’ARGENT A L’EXPOSITION INTERNATIONALE DE PARIS 1875.

Avant d’entrer dans de plus amples détails, nous dirons dès maintenant que ce n’est
point un médicament nouveau que nous avons l’honneur de soumettre à l’appréciation du
Jury médical, mais comme l’indique le titre, un système qui permet l’application de pom-mades médicamenteuses dans les conduits naturels.
Ce système, que nous désignons sous le nom de Porte-Pommades soluble, consiste en un
étui flexible et très-mince, formé de gomme, de grénétine et de glycérine. Sa forme varie
suivant le conduit destiné à le recevoir, et il prend les dénominations de : Bougie pour
l’urètre et l’utérus ; d’Ovule pour le vagin ; et de Suppositoire pour le rectum. Cet étui ainsi
préparé reçoit dans son entier ou dans une partie seulement, la pommade désignée par le
médecin et dont la formule peut varier suivant l’affection qu’il est appelé à guérir.
Nous n’insisterons point sur la nécessité de porter des pommades médicamenteuses dans les
conduits naturels ; elle est reconnue depuis longtemps par tous les praticiens et suffisamment
démontrée par les nombreux essais qui ont été inutilement tentés avant nous. Du reste,
voici comment s’exprimait à ce sujet le Mouvement médical du 29 janvier 1876 :
« Porter sur les plaies des muqueuses ou sur leurs
parties enflammées un pansement approprié comme
on l’applique sur les plaies externes, est une idée
aussi vieille que l’art de guérir ; mais, cette idée,
excellente en elle-même puisqu’elle n’a cessé un ins-tant de s’imposer à l’esprit du monde médical, n’avait
pas jusqu’ici trouvé son mode d’application que nous
devons à M. Duboc, pharmacien à Gournay, qui, le
premier, a réalisé ce progrès avec un succès qui ne
laisse rien à désirer.
« Afin de bien mettre en lumière ce qui sépare son
invention de ses analogues, nous dirons un mot des
essais tentés précédemment et qui, bien que mar-quant déjà un progrès sensible dans le traitement de
la blennorrhagie, n’ont rien de commun avec celle
qui nous occupe.
« En effet, laissant de coté les porte-caustiques chi-rurgicaux qui ne s’appliquent qu’à des cas spéciaux
et par la main exercée du chirurgien, nous arrivons
aux bougies formées d’une masse de gélatine, de
gomme et de glycérine. Mais il suffit d’avoir recours
une fois à ce moyen pour en voir le côté peu pratique :
12 heures après leur introduction, leur dissolution
n’étant pas complète, il y a là une cause inévitable
d’irritation.
« Quant aux bougies formées d’une ficelle ou d’une
mèche enduite d’une couche gélatineuse dans laquelle
on a introduit le médicament actif, il n’est pas besoin
d’insister pour démontrer que le remède est pire que
le mal, car même en admettant que leur dissolution
s’effectue dans un temps assez court, elles laissent
dans l’urètre un corps étranger dont l’extraction est
pénible et dangereuse — de là ulcération et rétrécis-sement. Ces deux derniers essais étant ceux qui aient
commencé à marquer un progrès sensible dans le
traitement des blennorrhagies, nous n’insisterons pas
sur tous les moyens inventés dans ce but et qui ont
été tour à tour essayés et justement abandonnés, —
nous passerons immédiatement à celui qui fait l’objet
de notre étude.
« M. Duboc. se bâtant sur la propriété qu’ont les
corps gras de maintenir à la surface des téguments
des substances diverses, tantôt dissoutes, tantôt divi-sées dans leur masse, et connaissant d’ailleurs les
essais tentés en vain pour l’application des pommades
dans les conduits malades, ce qui en a fait jusqu’à
présent rejeter l’emploi dans la plupart des cas où
leur action eût pu être souveraine, a dirigé ses re-cherches vers ce point. En effet, ces médicaments,
d’un emploi facile lorsqu’il s’agit de recouvrir des surfaces planes ou des plaies, qui, malgré leur pro-fondeur, présentent une certaine ouverture, de-viennent impossible à appliquer, quand il faut les
faire pénétrer dans des cavités naturelles telles que
l’urètre, le vagin, l’utérus, etc.
« S’appuyant de ce qui précède, et encouragé dans
ses premiers essais par les indications de M. le doc-teur Duval, M. Duboc a réalisé, pour l’application des
POMMADES MÉDICAMENTEUSES dans les cas de blennorr-hagie, de blennorrhée surtout, un moyen aussi heu-reux que pratique. (*)
« Par un procédé qui lui est propre, M. Duboc fa-brique des ÉTUIS GÉLATINEUX solubles et très-minces,
d’une longueur qui varie de cinq à vingt centimètres
et d’un diamètre de deux à quatre millimètres. Ces
étuis, qui sont de forme cylindrique et ont une extré-mité olivaire, sont remplis d’une pommade appropriée
suivant le cas et fermés par l’autre extrémité au
moyen d’une petite capsule inerte par elle-même, et
qui n’a pour but que d’empêcher l’écoulement de la
pommade à l’extérieur. Ces bougies, ainsi faites, sont
très-flexibles et prennent la forme de la cavité dans
lesquelles on les a introduites par leur extrémité oli-vaire, en ayant eu soin de les plonger préalablement
dans l’eau au moment de leur introduction. Elles
fondent entièrement en quelques minutes (8 à 12 mi-nutes) et laissent dans le canal, dont elles dilatent les
parois, outre le médicament dont elles étaient char-gées, un enduit onctueux qui le préserve du contact
irritant des urines et du muco-pus. Au gré du méde-cin, et suivant le cas, M. Duboc incorpore dans ses
pommades de l’extrait de belladone, d’opium, de
ratanbin, de cachou, etc , du sulfate de zinc, de
cuivre, du nitrate d’argent, de blamuth, du per-chlorure de fer, de l’iodure de potassium, de
plomb, de mercure, de l’iodoforme, du chloral,
de l’acide tannique, phénique, etc. ; etc., et fa-brique également, avec ces différentes pommades, des
ovules pour le vagin et des suppositoires pour le
rectum.
« Nous croyons donc qu’il n’est point nécessaire
d’insister sur les services réels que l’invention de M.
Duboc est appelée à rendre dans le traitement des
affections sexuelles de l’homme et de la femme, et
dans les maladies du rectum, puisque le remède porté
directement sur le mal ne peut amener aucune ulcé-ration, ni rétrécissement. »
(*). Dr Filleau.

Transcription : Stéphanie Dord-Crouslé

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