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Cote : g226_3_f_012__r____ | ID_folio : 1231 | ID_Transcription : 2376 | ID_Image : 3692
[1]1
Tacite
Il n’a ni la simplicité, ni la clarté que l’histoire demande. Il raisonne trop sur les faits. Il devine les intentions des princes plutôt qu’il ne les découvre. Il ne raconte point les choses comme elles ont été, mais comme il s’imagine qu’elles auraient pu être enfin ses réflexions sont souvent trop fines et peu vraisemblables. Bouhours, La Manière de bien penser, 1687
[2]2
C’est un auteur qu’il faut admirer, mais qu’il est dangereux d’imiter.P. 335, Blair, Leçons de rhétorique, traduction Quénot, 1821
[3]
Trajan
prince cruel superstitieux et débauché.Réf. bibl.
[4]
Antonin
cet empereur esclave des plus honteuses passions.RĂ©f. bibl.
[5]3
Marc Aurèle
digne par son orgueil et sa fourberie d’être l’ennemi de la société. Gaume, Catéchisme de persévérance, p. 318 et suivante
[6]4
Quand Eschyle fait bien, il n’en sait rien. Sophocle
[7]5
Eschyle est une manière de fou. Fontenelle, Remarques

Transcription : Joëlle Robert

Page préparée pour le « second volume »

Dossier : Grands hommes

Titre de la page : Tacite


Notes

1Mentionné dans le Carnet 15 (f° 65 v°, sous la forme de « Boutroux ») et dans un ensemble de références bibliographiques conservé dans les Dossiers, l’ouvrage du Père Bouhours, La Manière de bien penser dans les ouvrages de l’esprit, fait partie des grandes lectures de Flaubert sur la poétique, datant des années 1872-1873. Les notes prises par l’écrivain se trouvent dans le fonds de la SMAF conservé à la BnF (voir l’article de Stéphanie Dord-Crouslé où elles portent le n° 55). Le texte même du roman garde trace de cet extrait de Bouhours sur Tacite ; la citation est abrégée, mais conserve néanmoins tout le sel du passage : « Bouhours accuse Tacite de n’avoir pas la simplicité que réclame l’histoire » (voir BP, ch. V, p. 211 ou en ligne).

2L’ouvrage de Hugh Blair, Leçons de rhétorique et de belles lettres, a été emprunté par Flaubert à la Bibliothèque nationale, le 23 avril 1878, au moment de la rédaction du chapitre V de Bouvard et Pécuchet. Les notes prises par l’écrivain sur cet ouvrage se trouvent dans le fonds de la SMAF conservé à la BnF (voir l’article de Stéphanie Dord-Crouslé où elles portent le n° 13). Quelques autres extraits de ce livre sont copiés sur des pages préparées pour le second volume (voir les cotes g226_3_f_011__r, g226_3_f_016__r et g226_3_f_062__r).

3Un titre lié mais différent apparaît dans un ensemble ancien de références bibliographiques conservé dans les Dossiers ; et l’ouvrage (dans sa 15e édition) semble avoir été emprunté entre le 17 mars et le 2 avril 1873 à la BN. Mais les notes contenues dans les Dossiers (g226_6_f_227__r____ et suivantes) ont été prises sur la 30e édition, empruntée à la BN pendant la première quinzaine de janvier 1879 (sur ces difficultés de datation, voir l’article de Stéphanie Dord-Crouslé). En tous cas, Flaubert lit ou relit cet ouvrage « inouï d’imbécillité » (lettre à Guy de Maupassant [15 janvier 1879], Corr., t. V, p. 501) en janvier 1879, au moment où il prépare, comme il l’écrit à Tourgueneff le [9 janvier 1879], (t. V, p. 495), « les trois derniers [chapitres] : Philosophie – Religion – Morale ». Quelques ouvrages religieux lui fournissent en effet des réflexions sur la religion aussi bien que sur l’esthétique, l’histoire ou l’éducation. Ces extraits reprennent les « perles » de ce « petit cours d’histoire [...] soigné » (lettre à sa nièce Caroline du [14-15 janvier 1879], Corr., t. V, p. 498). L’abbé Jeufroy en ordonne la lecture à Bouvard (BP, chap. IX, p. 326), qui en est « dégoû[té] » (p. 328). « Trajan » : la prise de note de Flaubert est fautive ; Gaume a écrit : « Le quatrième persécuteur des Chrétiens fut Adrien, qui avait succédé à Trajan, l’an 116 après Jésus-Christ. Ce prince cruel, superstitieux et débauché, ayant consulté les démons, ils lui répondirent qu’une veuve nommée Symphorose ne cessait de les tourmenter » (Troisième partie, XIe leçon - « Le Christianisme établi. - Troisième et quatrième persécutions - Ier et IIe siècles », p. 318). Voir l'article « Flaubert libre lecteur. À propos de l’Abrégé du catéchisme de persévérance de l’abbé Gaume » de Stéphanie Dord-Crouslé, § 8 et note 21.

4Flaubert a lu Sophocle dès l’adolescence et en particulier en 1852-1853, ayant même alors le projet de le « savoir par cœur » (lettre à Louise Colet, [26 octobre 1852], Corr., t. II, p. 174). Dans la bibliothèque de Canteleu se trouve une édition des Œuvres (traduction nouvelle par Leconte de Lisle. – Paris, Lemerre, 1877, 503 p., 24 cm. Envoi autographe : « à Gustave Flaubert / son vieil ami / Leconte de Lisle. »), mais Flaubert devait en posséder une autre plus ancienne qu’on ne connaît pas. L’origine exacte de la citation n’est pas indiquée. Cette absence de références indique vraisemblablement une citation de seconde main. Ce passage se retrouve, en effet, avec plusieurs autres, dans l’œuvre critique de Hugo, William Shakespeare, p. 332. Pas plus que Flaubert, Hugo ne mentionne l’origine de ce passage.

5Flaubert a emprunté le tome III des Œuvres de Fontenelle en avril 1878. Mais ce volume ne comporte pas les Remarques sur quelques comédies d’Aristophane, sur le théâtre grec, etc., d’où est extraite la citation recopiée par Laporte (voir l'ouvrage sur GoogleBooks, p. 235). Comme pour la citation de Sophocle qui précède, il semble donc qu’il s’agisse aussi d’une citation de seconde main, puisée dans le même volume de Hugo, William Shakespeare, p. 332-333.

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