Garnier, 4
- Le temps
- Descartes pense que c’est seulement quand nous
voulons considérer le temps en dehors
des choses qui durent que
nous produisons une pure pensée dont l’objet n’a pas
de réalité
extérieure. – Les pensées de Dieu n’ont pas de durée. Le temps est
l’attribut
des choses qui commencent et finissent. (p. 202)
- Si Dieu a créé le temps, il a donc créé sa
propre éternité ! Car l’éternité est l’existence
répandue
dans tous les temps. Dieu était donc avant d’être éternel ? - Non ! Mais
le temps et l’espace sont les conditions de son éternité et de son immensité. Il
y a donc
trois sortes d’infini : le temps, l’espace et
Dieu. (p. 214)
- On a demandé si le nombre infini était pair ou impair mais les
parties du
temps et de l’espace ne peuvent se compter. Il n’y a donc pas lieu de faire la
question, car lĂ oĂą le
nombre est impossible, il n’est ni pair ni impair.
- « On ne conçoit l’infini que dans le sens du temps et de l’espace, et toute chose qui est
incapable de s’étendre de l’un ou
l’autre côté est également incapable de nous suggérer
l’idée de
l’infini. » (p. 215). - Et Dieu ? S'il est infini, il est l’espace et le temps.
- L’homme ne peut avoir pris dans la nature le modèle de la ligne
droite, puisqu’il
n’y en a pas, - sauf celles peut-être que
fait le soleil Ă travers les
nuages. (p. 287)
- Des enfants élevés entre eux produiraient spontanément des articulations et arriveraient
Ă se former un langage.
- L’unité mathématique n’existe que dans
l’esprit. Elle est l’objet
d’une conception idéale.
Il en est de même des autres éléments mathématiques, la ligne, la
surface et le
solide. (p. 308)
- « La conception de la sagesse, de la
tempérance, du courage et de la justice appelle
dans notre esprit l’idée d’une
puissance qui nous contraindra Ă la pratique
de ces vertus, ou qui
en punira la violation » (p. 316).
Ainsi, d’une conception,
nous induirons un Être réel. C'est l’inverse de l’idéal, qui est toujours
occasionné par une
perception.
- Deux écoles de jurisconsultes à Rome : Sabinus qui s’en tenait à la loi
Ă©crite
sans en chercher l’origine ; Proculus qui plaçait au-dessus de la loi l’idée du droit
et de la justice.
- La loi Ă©crite ne dispense pas de la loi
naturelle. Elle la suppose, en dérive -
et quand elle se tait, la
loi naturelle doit ĂŞtre suivie.
- Dieu punit Caïn, bien qu’il n’eut pas défendu le meurtre. Il n’avait défendu que de toucher à l’arbre de science. Il avait donc mis dans l’intelligence humaine assez de lumière pour lui défendre tacitement l’homicide.