Garnier, 6
- L’inégalité du raisonnement,
- selon Descartes, ne vient pas d’une faculté refusée à celui-ci et accordée Ã
celui-là . - La raison est égale chez tous les
hommes. - Mais nous
conduisons
nos pensées par diverses voies et ne considérons pas les mêmes choses.
- Mais pourquoi cette différence dans la manière de se servir de la raison ? -
Les sciences contemplent leur objet et ne cherchent pas à le changer. Les arts essaient de
modifier l’objet sur lequel elles s’exercent.
- « Ceux qui veulent imaginer Dieu et l’âme tombent dans une grande erreur, parce qu’ils
veulent imaginer ce qui n’est pas
imaginable, c’est-à -dire ce qui n’a ni corps
ni figure, ni enfin
rien de sensible. (Bossuet, De la connaissance de Dieu, chap. 1er, § 9)
- selon Aristote (Poétique, chap. XIV) c’est le merveilleux, la fiction, les choses
qui passent
la raison. τò θαυμasτòν, τò άλογον kαι tά
ψευδή.
- Celui qui sans délire frappe aux portes poétiques des muses, persuadé que l’art
le fera poète, celui-lÃ
manque son but, car la poésie du sage s’efface
devant celle
des fous. (Platon, Phèdre)
- Descartes ne les entend point au même sens que Platon. Selon Platon,
certaines
connaissances résident en nous, faites de toutes pièces,
acquises par l’âme avant
qu’elles fussent jointes au corps. Mais
Descartes veut parler d’une faculté naturelle
de former certaines
idées ou d’acquérir certaines notions sans le secours des sens.
- Dans ses Méditations, il avait paru être du sentiment de Platon.
Gassendi, dans ses objections, le réfute. Descartes expliqua qu’il
entendait par
idée innée une faculté de
concevoir certaines vérités qui ne viennent pas des sens.
Malebranche, malgré la rétractation de Descartes, avait continué la
réfutation
de Gassendi. Locke reprit et compléta les objections de ses prédécesseurs
comme si Descartes ne
s’était pas rétracté ! (p. 321)
- Un homme juste est celui qui est comme on lui a commandé d’être. Dieu ne peut
être juste. On ne peut lui avoir rien réglé.
- regarde les qualités secondes comme perçues directement en tant
qu’objectives - et les
qualités premières comme seulement conçues et dépourvues de toute réalité extérieure.
Le temps et l’espace est un idéal fourni par l’âme, et se manifestant à propos de la sensation. Ce sont si bien les formes subjectives de notre entendement qu’on ne peut les appliquer à Dieu. Pour lui, il n’y a ni temps ni espace, et n’ayant point de sens il n’y a aucune idée de ces choses. (p. 364)
Bossuet anti-anthropomorphiste