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Acte III

La Mansarde.

[Scène 1] Destouches Jean Trubert (assis)

Destouches

Croyez moi mon cher enfant, prenez une résolution énergique, sortez d'ici,

vous perdez votre jeunesse, vous perdez votre cœur.

Vous voulez dites vous, votre indépendance, l'indépendance, n'est pas

vous la trouvez

dans la solitude d'une mansarde, mais dans les ressources de l'intelligence

vous la trouverez

& du travail. tant qu'un Homme ne doit rien il est véritablement indépendant.

L'indépendance réelle & désirable est celle qu'on se crée soi-même en assurant

sa fortune par une conduite bien dirigée, par un bon emploi de son temps, par

l’estime

les agréments que l'on acquiert dans la société & par la considération qu'on

y obtient cest alors qu'il nous est facile de venir en aide aux malheureux.

Ce but vous l'atteindrez en travaillant, aujourd'hui contentez-vous s'il le faut de votre

satisfaction personnelle, mais travaillez, peu à peu vous forcerez les autres à vous rendre

justice. point de découragement, soyez Homme.

Mon ami, à votre âge la modestie sied mieux que des phrases sonores, cela ne

tout coquin

signifie rien de crier par dessus les toits: jaime lhumanité, le dernier drôle peut

monde

en dire autant. tenez vous qui aimez si tendrement tout les Hommes, vous désolez la

meilleure des mères. votre mère.

En somme avez vous cette puissance d'aimer que vous affichez si Haut, êtes

vous fait autrement que le reste des Hommes & franchement n'éprouvez vous

point quelquefois par vous même que chez nous l'amitié s'affaiblit à

mesure que nous élargissons le cercle de nos affections.

Jean

Vous conviendrez cependant qu'il existe des hommes supérieurs… illimités, et mon 
 noble ami Lespingole, qui aime l'Humanité jusqu'à jalouser Dieu…

Destouches (vivement)

X

Le dieu luisant des pourceaux d'Epicure, votre ami n'en connaît pas d'autre.

Il voit la divinité faite à son image… quel patron… il est vrai que l'on

fabrique maintenant des dieux à la douzaine & cela s'appelle philosopher…

oh! je le dis avec une tristesse profonde, grace à ce laisser faire de notre siècle,

dire

X du naturalisme