Francisque Sarcey
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Je viens de les achever ces deux volumes qui étaient depuis si longtemps promis Ã
notre impatience et je ne saurais m’en taire : si je suis allé jusqu’au bout, c’est par
une sorte de respect superstitieux pour l’homme qui nous a donné autrefois cette admirable
étude de Madame Bovary.
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Ce n’est pas de l’ennui qu’on éprouve à lire ce nouveau roman de Mr. F. ; c’est un je ne
sais quel affadissement de l’âme qui va jusqu’à la nausée : Le héros n’en est pas odieux ;
il est répugnant. si encore on pouvait le haïr
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C’est le marivaudage du Marquis de sade. Et encore non ! Car je suppose qu’il y a chez
ce marquis de Sade, que je n’ai pas lu un certain échauffement de sang qui se communique
de ses peintures lascives aux imprudents lecteurs.
Â
Sa rosanette c’est la putréfaction du vice inconscient et bête.
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C’est une souffrance que cette lecture ; on en emporte comme un mépris sec de
l’humanité, un je ne sais quel arrière goût d’avilissement.
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Sa noble comtesse est encore plus hideuse que sa rosanette.
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Se complaire à peindre ce qui ne vaut pas la peine d’être peint, quelle misère !
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Pouah ! que tout cela est vilain. De la vérité soit, mais une vérité ignoble. C’est
à engloudir le cœur.
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J’aurais
je croistout pardonné, je crois, à l’auteur, s’il s’était mis une fois en colèrecontre les misérables cœurs qu’il peignait ; s’il lui était échappé une pauvre exclamation
de regret, de douleur, d’indignation ; un mouvement enfin où se sentît l’homme !
Non, il a gardé jusqu’au bout son impassibilité.
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On donnerait tout au monde pour un seul sentiment je ne dis pas honnête, oh ! non,
je n’en demande pas tant, mais sincère, mais ardent ; un cri du cœur, quelque chose
qui
rasressérène, qui rafraîchisse....                                                ――
Il n’y a qu’un honnête homme de républicain ; il semble que l’auteur en ait eu honte ;
il le relègue dans un coin de son tableau. Et encore l’enfonce-t-il dans les vilenies d’un
ménage interlope sans en relever la misère d’un grain de poésie tendre.
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