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Transcription

 

                                                  ――

Le mépris de l’honnêteté coule de sa plume ; un mépris glacial qui vous perce comme une lente

nige tombant d’un ciel gris de décembre, jusqu’à la moëlle des os.

                                           ――

La conclusion est digne de l’ouvrage. les deux amis F. & D. repassent ensemble tout en tisonnant,

leur vie passée et ils se rappellent une escapade de leur jeunesse. à seize ans, ils se sont échappés

du collège, et sont allés dans une de ces maisons pour lesquels[sic] la langue n’a pas de mot honnête.

Ils se la racontent l’un à l’autre ; et ajoute l’auteur, quand ils eurent fini :

― C’est que nous avons eu de meilleur, dit Frédéric.

                                      ce

― oui peut-être bien, c’est que nous avons eu de meilleur, dit Deslauriers.

                                           ――――――

                                                    (Gaulois  3 décembre 1869.)

                                           ――

C’est le forçat du roman. Il met trois ou quatre années à fabriquer un livre ce qui

m’étonne c’est qu’il n’y dépense pas plus de temps encore. Il ira voir quatre fois

un coucher de soleil avant de le peindre ; un jour il regardera l’état du ciel et le lendemain

la couleur des feuilles, puis l’allure des bêtes qui rentrent à l’étable, puis la sonorité de

l’air, que sais je ? Et de toutes ces notes patiemment recueillies, il tirera une

description de coucher de soleil, dont l’exactitude sera merveilleuse, et où il ne manquera

qu’une chose, une seule, l’émotion que jette dans l’âme le soleil qui se couche.

                                           ――

Une simple larme, franchement tombée des yeux de l’auteur vaudrait mieux que tout

ce fatras descriptif. une larme ou un éclat de rire, peu importe !

                                           ――

Pas un sentiment vrai pas ; pas un mot d’esprit. on se moque beaucoup du Joseph

de ce brave Bitaubé. Mais Flaubert c’est du bitaubé passé au cinabre. Cela est aussi

pompeux, aussi vide, et tranchons le mot, aussi ennuyeux.

                                           ――

Ennuyeux ! C’est l’arrêt définitif porté sur l’œuvre. Ennuyeux à périr ! Ennuyeux

sans ce charme de la bonne foi naïve, ennuyeux avec prétention ; oh ! quel ennui ! quel

ennui !  je vais relire About & Poiret.

                                                    (Gaulois  4 décembre 1869)

                                           ――

Et vous aussi Pessard ?

                                           ――