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Transcription

 

Ce serait donc la physionomie des 25 dernières années que M F. aurait prétendu

reproduire. Qui sait même si les faiblesses et les lâchetés de son héros ne sont pas

dans sa pensée le symbole des épreuves par lesquelles a passé depuis vingt-cinq ans la

société française ?

                                                  ――

L’éducation du personnage principal serait l’éducation de la société parisienne

pendant toute une période de notre histoire. La mollesse, l’énervement, la niaiserie

d’un étudiant amoureux seraient le commentaire de nos destinées.

                                                  ――

On pourrait appeler ce roman : l’histoire d’un énervé.

                                                  ――    il était retenu par une sorte de crainte religieuse.

Cette robe se confondant avec les ténèbres, lui paraissait, lui paraissait démesurée,

infinie, insoulevable... ces derniers mots vous révoltent, cette crainte religieuse et

cette robe insoulevable vous paraissent un mélange de mysticisme et de lubricité vraiment

nauséabond ; C’est la traduction exacte des sentiments équivoques au milieu des

quels se traîne languissante et honteuse, l’imagination de l’énervé.

                                                  ――

C’est le même langage, le même procédé, le même art qui consiste à supprimer l’art.

                                                  ――

Ne rien dire et paraître profond, raconter des vétilles et prendre les allures

de l’histoire, tel est ici le grand art. C’est donc une mystification ? C’est

bien pis à mon sens ; S’il y a un dessein dans cet arrangement, ce ne peut être

que le dessein de confondre les grandes choses et les petites, les sérieuses et les

ridicules, afin d’établir sur cette promiscuité la doctrine du mépris universel.

                                                  ――

Et chacun complétant le dire de l’autre, ils se remémorent les incidents de classes

les gamineries des promenades, la joie des vacances, les premières pipes fumées, surtout

la première visite dans une maison de débauche. C’est par ce tableau que l’auteur

a voulu couronner son œuvre. La scène est à la fois burlesque et ignoble. Les deux

amis la racontent en détail, et quand ils ont fini : « C’est là ce que nous avons

eu de meilleur, dit Frédéric. – oui, Peut être bien ! C’est là ce que nous avons

eu de meilleur ! » dit Deslauriers.