Œuvres philosophiques de La Mettrie , 2 vol. in-12, Amsterdam , 1774.

Le peuple ne croit jamais les matérialistes.

[ 1 ] parce que « le même instinct qui le retient à la vie, lui donne assez de vanité pour croire son âme immortelle, et il est trop fou et trop ignorant pour pouvoir dédaigner cette vanité-là »

la solution du problème

[ 2 ] est indifférente pour le sage, parce qu’elle n’a pas de conséquence dans la pratique.

la vérité est pour les philosophes.

[ 3 ] - donc je me conforme aux préjugés de ma nation dans la pratique ( p. 39). c’est du pur jésuitisme.

Le légal, ne suppose pas la justice

[ 4 ] , mais l’intérêt de la Société

Les systèmes de métaphysique

[ 5 ] sont utiles, s’ils sont bien raisonnés, tout mal fondés qu’ils peuvent être. - de même les fausses hypothèses de Descartes ont fait découvrir bien des vérités qui eussent été inconnues sans elles.

La matière

[ 6 ] tire son mouvement d’un autre principe qu’elle-même - ce sont deux idées différentes l’actif et le passif. p. 69. s’il y a un principe actif, l’étendue ne donne une idée complète de toute l’essence. - mais pourquoi la matière ne serait-elle pas à la fois active et passive. ne connaissant pas l’agent, quel moyen de pouvoir connaître sa manière d’agir

l’âme végétative

[ 7 ] est la chaleur. cela est démontré par Quesnay, traité du feu ou l’éther.

esprits animaux.

[ 8 ] ces organes (les organes des sens) agissent par l’entremise des nerfs, et d’une manière qui coule au-dedans de leur imperceptible cavité, et qui est d’une si grande subtilité qu’on lui a donné le nom d’esprit animal - si bien démontré ailleurs par une foule d’expériences et de solides raisonnements que je ne perdrai point de temps à en prouver ici l’existence » p. 94.

La mémoire

[ 9 ] sans elle, pas de conscience de nous-mêmes.

[ 10 ] Wepfer parle d’un malade qui avait perdu les idées même des choses et n’avait plus d’exactes perceptions. Il prenait le manche pour le dedans de la cuillère.

[ 11 ] La cause de la mémoire est tout à fois mécanique, comme elle-même. elle paraît dépendre de ce que les impressions corporelles du cerveau, qui sont les traces d’idées qui se suivent, sont voisines - et que l’âme ne peut faire la découverte d’une trace ou d’une idée, sans rappeler les autres qui avaient coutume d’aller ensemble » p. 125

[ 12 ] - le P. Mabillon était fort borné. une maladie fit éclore en lui beaucoup d’esprit.

L’imagination

[ 13 ] ne va pas sans une certaine force dans les esprits qui puisse graver vivement et profondément dans le cerveau. donc ceux qui ont une imagination forte, sont affectés et remués par les moindres causes. ( p. 132)

titre vide

[ 1 ] - il y a dans les mouvements des corps animés autre chose qu’une mécanique intelligente

[ 2 ] L’âme, qui n’a qu’une idée à la fois, ne connaît pas les mille ressorts du corps et ne peut les diriger - « tout vient donc de la seule force de l’instinct et la monarchie de l’Âme n’est qu’une chimère » p. 148 Stahl, au contraire, donne à l’âme un empire absolu - elle produit tout chez lui jusqu’aux hémorrhoïdes.

Sommeil

[ 3 ] a pour cause l’affaissement des fibres nerveuses qui partent de la substance corticale du cerveau. cet affaissement peut être produit par l’augmentation du cours des liqueurs qui compriment la moëlle, par l’épuisement des esprits etc » p. 174.

jugement.

[ 4 ] on fait des fautes parce « qu’on n’attend pas à avoir acquis les notions qui entrent dans deux idées composées.

[ 5 ] - histoire d’un sourd, de Chartres. après une maladie d’oreilles, il entend le son de cloches, - puis écoute sans rien dire, s’accoutumant à répéter tous bas les paroles qu’il entend. - voy. Académie des sciences 1709 –

idées innées

[ 6 ] - un métaphysicien croyait que tous les hommes étaient musiciens-nés parce qu’il ne se souvenait pas d’avoir appris les airs avec lesquels sa nourrice l’endormait.

hommes sauvages

[ 7 ] — d’un homme trouvé parmi les ours - en Pologne, sous Sobieski. p. 220.

[ 8 ] « Les hommes sauvages, assez communs aux Indes et en Afrique sont appelés orang-outang par les Indiens » ( p. 223)

[ 9 ] - « Toute la Hollande a eu le plaisant spectacle d’un enfant abandonné dans je ne sais quel désert, élevé et trouvé enfin parmi des chèvres sauvages. » il avait les mêmes goûts, les mêmes sons de voix. Boerhave a tiré cette histoire du bourgmestre Tulpius.

[ 10 ] à Paris... une fille sauvage qui avait mangé sa sœur et qui était au couvent de Châlons en Champagne. Le Maréchal de Saxe raconte à l’auteur « bien des parti cularités de l’histoire de cette fille. p. 228.

Copie Descartes beautés de la philosophie

[ 11 ] avoue dans son livre des Principes art. 9. que son système pourrait bien n’être pas vrai, et qu’il ne lui paraît pas tel à lui-même.

Malebranche

[ 12 ] est le premier qui ait mis en vogue, comme une hypothèse il est vrai, les esprits animaux semble faire de Dieu un être idéal - car selon lui, les corps sont des modifications de Dieu. » il est donc spinoziste - sans le savoir.

Leibniz

[ 13 ] Puisque nous ne connaissons pas la substance, nous ne pouvons donc savoir si les éléments de la matière sont similaires ou non - et si véritablement le principe de la raison suffisante en est un.

Copie Tous les poètes de l’antiquité

[ 14 ]( voy. la liste) ont foulé aux pieds les craintes de l’autre vie. » À mettre après l’axiome qu’il faut être religieux pour être poète

St Augustin

[ 15 ] dit que l’âme habite dans le sang parce qu’elle ne peut vivre dans le sec (de anima) il avoue qu’on ne peut rien répondre sur sa nature.

[ 16 ] Selon Tertullien, les âmes se rallumeront au jugement dernier, comme une bougie et rentreront dans les corps ressuscités, sans lesquels elles n’ont point s ouffert

St Thomas

[ 17 ] anima est principium quo vivimus, movemur, et intelligimus.

La Mettrie 2.

Les Scholastiques

[ 1 ] reconnaissent une F orce motrice dans la Matière et que l’Âme n’est que la forme substantielle du corps.

[ 2 ] Voy. Bayle - art. Lucrèce.

[ 3 ] « Aujourd'hui il est défendu de penser qu’elle n’est pas spirituelle, quoique cette spiritua lité ne se trouve nulle part révélée. » ( p. 282.)

La plante a une âme

[ 4 ] – mais « l’homme est celui de tous les animaux qui a le plus d’âme » t. 2. p. 17.

Les détails dans les sciences

[ 5 ] « sont la marque du peu de génie de ceux qui s’y livrent »

[ 6 ] L’homme n’est pas un animal comme les autres - « ayant infiniment plus de besoins, il fallait qu’il eût infiniment plus d’esprits » p. 22.

copie Les animaux arriveront peut-être à parler ? ancêtre de Darwin évolution

[ 7 ] L’homme n’a pas toujours parlé

[ 8 ] « c’est l’âme et non le corps qui voit, entend, veut, sent... tout s’opère par la puissance de cet être immortel ». p. 35.

Copie bonheur des imbéciles

[ 9 ] « rien ne prouve mieux qu’il est un bonheur de tempérament que tous ces heureux imbéciles que chacun connaît, tandis que tant de gens d’esprit sont malheureux » ( p. 105.)

Les sots

[ 10 ] Plus on a d’esprit, plus on a de penchant au plaisir et à la volupté ; au contraire, il me paraît que dans le commerce du monde, les sots, les esprits bornés sont communément les plus indifférents et les plus retenus » - ( p. 234.)