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Histoire des doctrines morales et politiques des trois derniers siècles, Matter, 3 volumes, 1836.

Doctrines apportées par les refugiés de Byzance

[ 1 ] Une seule querelle éclata parmi eux. Ce fut pour savoir qui de Platon ou d’Aristote était le philosophe par excellence. - Gémiste Pléthon et Georges de Trébisonde - les autres furent obligés de prendre parti. On en appela à la religion. les livres qu’ils expliquaient inspiraient le goût de la critique, l’amour de la liberté la haine du despotisme, le mépris de la barbarie. « N'était-ce pas là s’attaquer à tout ce qui existait ? ( p.  45-47)

Pomponace

[ 2 ] Ses doctrines se résument en ces mots « affranchir la philosophie des dogmes de la religion »

[ 3 ] Selon lui, le dogme de l’immortalité de l’âme implique la négation de sa liberté ! il voulut montrer que ce dogme est incertain et qu’il n’est d’ailleurs d’aucun intérêt ni pour la morale ni pour la politique

[ 4 ] Quelques Platoniciens, Ficin entr’autres, enseignaient que les âmes sont créées par Dieu tous les jours.

[ 5 ] Pomponace nie qu’il y ait des miracles en philosophie. en religion c’est autre chose. les miracles de la Bible ou de l’Évangile par la seule raison que la religion l’enseigne.

[ 6 ] Il prédit la fin de la religion.

[ 7 ] Il pose la loi de la perfectibilité humaine . – et du progrès des institutions et des doctrines. ( p. 66)

[ 8 ] Machiavel fait abstraction de tous les principes de droit divin et de légitimité religieuse. La politique se réduit aux faits et aux moyens purement humains

[ 9 ] - « Toujours le vulgaire se laisse prendre aux apparences, et séduire par les succès. or il n’y a que du vulgaire dans le monde. ( le Prince ch. 18)

[ 10 ] Machiavel subordonne l’état au Prince. donc le mot de Louis xiv « l’état c’est moi » est un grand progrès.

[ 11 ] « Comme les lois ne peuvent être bonnes, où il n’y a pas de bonnes armes et que les lois ne peuvent paraître mauvaises où les ar m es sont bonnes, je parlerai des armes laissant de côté les lois.

[ 12 ] - Un prince doit n’avoir d’autre objet, d’autre pensée ni cultiver d’autre art que la guerre, l’ordre et la discipline des armées. ( ch. 14)

[ 13 ] L’absolutisme gagna en Europe depuis Machiavel - et ce changement fut en somme favorable au profit de l’ordre dans l’intérêt de la civilisation. la politique de l’Europe est, au XVIe siècle, celle de Machiavel (p. 110)

[ 14 ] La cour de France cherche à propos de la possession de Milan, à ruiner le pape dans le temporel et le spirituel. on parle de lui refuser l’obédience et d’assembler un concile contre lui. (Lettre de Machiavel au gouvernement de Florence). p. 112.

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[ 1 ] L’ambassadeur florentin Vettori, confident de Léon X et de Maximilien, en haine de la papauté souhaite l’invasion des Turcs en Italie. « je m’accommode mal à l’ivresse de ces prêtres » Il y a accord entre les théories, les faits et les confidences des princes.

[ 2 ] Le parlement de Paris résista à l’autorité royale qui voulait établir l’inquisition ( p.  163

[ 3 ] Henri VIII – acceptant le principe de l’émancipation religieuse, conservant les doctrines et la hiérarchie de Rome, mais renversant sa suprématie - donnant la Bible au peuple et les biens des monastères à la noblesse, offrant ainsi des gages aux uns et aux autres, il put exiger la soumission de tous. p.  169

[ 4 ] Sepulveda professe Aristote à Salamanque. – soutient le passé. - défend toutes les férocités des espagnols en Amérique p.  241

[ 5 ] Thomas Morus représente la doctrine de la Renaissance réduite par l’idéalisme à la nullité pratique

[ 6 ] La Boétie représente la même doctrine poussée par le radicalisme à l’action la plus funeste.

[ 7 ]v. p. 268, « Les romains tyrans s’avisèrent de festoyer souvent cette canaille qui se laisse aller plus qu’à toute chose, au plaisir de la bouche. alors le plus entendu de tous n’eût pas quitté son écuelle de soupe pour recouvrer la liberté de la république de Platon. ce fut cette vénimeuse douceur qui sucra la servitude.

[ 8 ] M. Matter remarque qu’aujourd’hui de pareilles attaques contre la monarchie amèneraient l’auteur devant les tribunaux ( p.  271)

[ 9 ] Instructions de Charles Quint à Philippe II. très morales au début – rendre et non vendre la justice, affranchir de tous droits les objets d’exportation et d’importation qui sont nécessaires à la subsistance du pauvre.

[ 10 ] - « Il faut choisir des ministres parmi les hommes indépendants, et parmi ceux-ci les hommes que la Science note rend indépendants. »

[ 11 ] Le prince peut agir avec tant d’adresse que les déliberations des ministres lui soient attribuées. on ne donne pas les principales louanges que méritent les belles choses à celui qui les conseille, mais à celui qui les décrète et qui les fait exécuter p.  283

[ 12 ] conseille for de semer en France la guerre civile. p.  286.

[ 13 ] de gagner les favoris des Papes et leurs proches.

[ 14 ] À la fin du XVIe siècle le Pouvoir note est ennemi de toute la liberté – et le Peuple note l’opposition, multiplie les symboles de doctrine, les déclarations, etc – v. p.  290 confession d’Augsbourg, concile de Trente etc. « on dirait que le XVIe siècle s’est cru appelé à confisquer la conscience et à poser les limites de l’intelligence humaine

[ 15 ] La liberté de conscience est inconnue. – Au traité de Passaü stipul ée pour ceux qui se rattachent à la confession d’Augsbourg - mais non à la confession helvétique. au traité de Westphalie (1648) seulement on introduit en faveur du Calvinisme une liberté qu’on n’a pas voulu admettre au traité de Passaü. ( p.  291) -

[ 16 ] L'Inquisition avait fait disparaître de l’Espagne, - le mahométisme au Sud, les Vaudois au Nord le judaïsme et les principes de 1517 introduits depuis les fréquents voyages de Charles Quint, en Allemagne.

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Histoire des doctrines morales , Matter, 2.

[ 1 ] En opposition à l’absolutisme de Philippe II – doctrine de la liberté absolue, – absence de toute autorité en politique comme en religion c’est l’opinion des niveleurs de Munster.

[ 2 ] Le rationalisme n’est pas entré dans l’état social en 1517. ni ses partisans ni ses adversaires ne s’en inquiétaient personne n’examina le droit en soi, n’étudiait l’humanité dans ses devoirs et ses facultés.

[ 3 ] Philippe II et Richelieu contemporains de Descartes et de Bacon ne s’aperçurent pas des rapports que pouvaient avoir leurs travaux avec la politique.

[ 4 ] Instructions de Philippe II à son fils, semblables à celles que Charles Quint avait rédigées pour lui.

[ 5 ] Il lui conseille de ne pas se montrer trop souvent. « Les peuples voyant qu’il (le roi) est fait comme les autres hommes, lui perdent le respect. » ( p.  347

[ 6 ] Que serait-il advenu si les Guises avaient triomphé ? Henri IV aurait pu jouer dans le midi le rôle du Stadhouder Guillaume d’Orange dans les Pays-Bas. La guerre devenant une guerre de dynasties et de principes une Révolution s’en serait suivie. celle des Pays-Bas a fait le tour du monde. Qu'eût produit celle-là ! ( p.  353).

[ 7 ] Les Principes de Nicolas Hemming (apodicta methodus de lege naturae 1562 étaient celles de tous les gouvernements à la fin du XVIe siècle « les gouvernements sont d’institution divine. quels qu’ils soient, jamais les nations qui leur sont soumises n’ont le droit de s’insurger contre l’autorité publique - et de la part des sujets contre les princes toute guerre est injuste ». (t. 2 p. 4)

Fanatisme pour le pouvoir royal

[ 8 ] Stubbe qui pour dissuader Élisabeth de son mariage avec le duc d’Anjou l’avait priée « dans l’âge où elle était parvenue » de ne pas s’exposer aux chances d’une maternité périlleuse fut condamné à avoir la main droite coupée. après qu’elle le fut, élevant son chapeau de la main gauche il cria : longue vie à la reine Élisabeth » p.  39

[ 9 ] Les puritains demandaient la peine de mort contre les idolâtres, les sorciers, les possédés ( p.  57

[ 10 ] L'électeur de Brandebourg faisait composer à sa cour des manuels de théologie que les professeurs devaient enseigner.

[ 11 ] « Tant que les moralistes ne se constitueront pas les souverains de la politique, la politique demeurera toujours la maîtresse de la morale. or on sait ce que vaut la justice politique, la morale politique a précisément le même prix » (t. 2, p. 121)

[ 12 ] L’absolutisme fut défendu par Hooker. dans le traité du gouvernement ecclésiastique opposé aux puritains il ne revendique que le gouvernement des affaires religieuses par Barkley. De regno et regis potestate. par Albert de Gentilis. De potestate principis absoluta et de vi civium in principes semper injusta.

[ 13 ] l’indépendance du peuple défendue par Hotman. Franco-gallia. traduit en français 1581. il démontra que la nation avait pendant longtemps voté les grandes mesures d’administration et maintenu la monarchie élective. Languet (sous le pseudonyme de Junius Brutus) Vindiciae contra tyrannos 1573. alla plus loin. La royauté quand elle n’est pas une délégation est une usurpation.

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[ 1 ] Buchanan - de jure regni apud Scotos 1580 « il y a contrat entre le roi et le peuple le roi qui fait le contraire de ce qu’il doit faire en vertu du contrat est un tyran. le tyran est un ennemi, aux ennemis la guerre, aux tyrans la mort.

[ 2 ] Guillaume III et Fénelon sont les représentants naturels d’une époque aussi lasse du despotisme que de la révolte ennemie de la violence et dégoûtée de tous les genres de fanatisme, de celui des Ligueurs comme de celui des têtes-rondes ( p.  151.

[ 3 ] Cromwell et Louis xiv ne représentent dans le siècle que des doctrines condamnées, l’un la vieille révolte, l’autre la vieille répression.

[ 4 ] À la mort de Cromwell , toutes les maisons souveraines prirent le deuil Elles avaient raison. Cromwell avait défendu l’ordre ! Il n’avait pas tenu à lui que la première république, la Hollande ne fût rayée de la liste des états ( p.  320)

[ 5 ] L'instruction pour le Dauphin de Louis xiv ressemble à l’instruction de Charles  Quint pour Philippe II et celle de Philippe II à Philippe III.

[ 6 ] « Il n’y a qu’une seule loi, c’est la volonté du monarque. le monarque est le lieutenant de Dieu

Le roi-comédien

[ 7 ] ... Les princes dans tous les conseils doivent avoir pour première vue d’examiner ce qui peut leur donner ou leur ôter l’applaudissement public » ( p.  333

[ 8 ] Il n’a pas pris pour ministres des gens de distinction : « il fallait avant toute chose établir ma propre réputation » etc. Il doutait donc de son droit divin – avait besoin de considération personnelle –

[ 9 ] Son frère lui avait demandé pour sa femme une chaise à dos. Il aurait dû ne lui rien refuser, « mais voyant de quelle conséquence était celle-ci » il ne put lui donner satisfaction. Il ne croyait pas devoir promettre « ce qui semblerait l’approcher de moi ». ( p.  339

[ 10 ] Sa volonté (de Dieu) est que « quiconque est né Sujet note obéisse sans discernement le christianisme a établi cette maxime de l’humble soumission des sujets – et c’est grâce à cela, qu’on ne voit pas « ces funestes révolutions d’états qui arrivaient si souvent dans le paganisme » ( p.  340

[ 11 ] – « Il me semble qu’on m’ôte de ma gloire, quand sans moi on en peut avoir. – » ( p.  344).

[ 12 ] Doctrines du Régicide et de la déposition des Rois, professées partout. v. la liste des ouvrages p. 416.

[ 13 ] Au XVe siècle Jean Petit, apologie de l’assassin du duc d’Orléans.

[ 14 ] Posées d’abord en France et en Espagne au nom de la religion, elles furent bientôt posées en Angleterre au nom de la politique et de la religion

[ 15 ] Ludlow, pour voter la mort de Charles Ier s’autorisait d’un passage du 1er livre de Samuel.

[ 16 ] Hutchinson, trois fois fit officiellement l’apologie de ce meurtre. et réfuta dans son Iconoclaste, l’Eikon Basilice de Saumaise, pour Charles Ier.

[ 17 ] Milton demanda la liberté de la Presse note avec l’affranchissement des Grecs et le tyrannicide fut prêché contre Cromwell.