Mémoires de l’Académie des sciences morales et politiques , t. VII. (petits traités) 1850.
De la Propriété d’après le Code Civil , Troplong.
[ 1 ] « Loin de combattre à force ouverte, le législateur doit user de ruse et d’artifice. Mably (De la législation ou principe des lois liv. I - ch. 4)
objection contre les socialistes
[ 2 ] La terre tombe dans les mains du paysan par la puissance du travail. exemple toutes les grandes propriétés qui morcelées sont acquises par de petits cultivateurs.
[ 3 ] suivant les socialistes , la terre n’est pas susceptible d’appropriation. le temps de son émancipation est arrivé. Il faut affranchir la matière comme on a affranchi l’esclave et la femme
[ 4 ] « quiconque me parle d’égalité sans me parler aussi de liberté est un tyran caché qui veut me prendre par l’orgueil » Troplong. p. 65.
[ 5 ] Mably (De la législation ou principe etc liv. I. ch. 2) vante la constitution de Lycurgue. Mais Aristote la blâme rigoureusement (politique. t. I.) et n’y voit pas du tout l’égalité.
[ 6 ] « Jamais la communauté des biens n’a été considérée par le christianisme comme la condition naturelle de la propriété. on n’a qu’à lire Saint Paul attentivement (aux Romains verset 4). La condamnation de Pélage qui au Ve siècle avait soutenu que le renoncement à la propriété individuelle est une loi de salut et que la richesse est un péché prouve du reste, par le jugement solennel de l’église quel sens il faut donner à la doctrine de Saint Paul » p. 87. (voy. Troplong « De l’influence du christianisme sur le droit romain.) Mais Pélage n’avait pas été condamné pour cela ?
Vie de Franklin, Mignet.
Copie Morale .
[ 7 ] XIIe précepte (de Franklin) Chasteté - « sacrifiez rarement à Vénus - seulement par raison de santé, et pour accroître votre famille, sans en contracter ni lourdeur de tête ni faiblesse de corps. – sans risquer de commettre votre paix, votre réputation et celle des autres. »
Des associations ouvrières. (Villermé
[ 1 ] dans les considérants de l’édit de 1776 portant suppression des jurandes , on voit fort bien les excès du monopole et comment il était « une cause d’extermination pour le peuple » pire que la concurrence. Les femmes, par exemple, étaient exclues de la broderie. Quand on damnait la boutique d’un maître, il n’était permis à aucun ouvrier d’y travailler on damnait même la ville, et tous les compagnons s’en retiraient.
[ 2 ] Plusieurs associations sont restées sur le pied d’égalité parfaite. les blanchisseuses, les ouvriers en arçonnerie, les coiffeurs. et celle des cuisiniers, qui dans les trois restaurants ouverts par eux pour les ouvriers, rétribue le laveur de vaisselle comme le cuisinier-chef ou le gérant –
[ 3 ] enseignes placées en 48 à la porte du siège des associations fraternelles. Le niveau tantôt seul, tantôt au-dessus de deux mains réunies - ou des bonnets phrygiens. (association des coiffeurs, place du Temple. 5. ailleurs « ni sacrifice, ni égoïsme. Travailler pour rien, afin d’avoir tout pour rien telle est la vraie loi de l’humanité » (association de tailleurs. rue Saint-Lazare no 148)
[ 4 ] L’association des tailleurs de Clichy mentait à son principe, puisque quelques chefs avaient, en sus du salaire commun, des frais de représentation
Des classes ouvrières en France pendant l’année 1848 - Blanqui.
[ 5 ] « depuis février dernier, chaque puits d’extraction de houille a eu son gouvernement provisoire qui intimait des ordres, parfois obéis, aux dépositaires du pouvoir et aux propriétaires des mines
[ 6 ] v. p. 736. l’horrible budget d’un ouvrier de Lille, écrit par lui-même – d’un ton simple, et qui fait un grand effet.
[ 7 ] en Angleterre, il y a quatre mille écoles où l’on enseigne l’économie politique - et il n’y en a pas une en France !
[ 8 ] v. p. 773.Curieuses déclarations = proclamations des ouvriers des mines. l’une ne veut pas entendre parler de renvoi d’ouvriers « sous quelque prétexte que ce soit »
Bêtise identique des ouvriers et des bourgeois.
[ 9 ] « Les chefs de l’industrie veulent exclure du marché national tous les produits étrangers et les ouvriers prétendent renvoyer de France tous ceux qui viennent du dehors nous avons vu les filtiers de Lille demander des restrictions contre les filtiers aussi français qu’eux de Commines et de Warwick et les ouvriers de Lyon marcher contre ceux de la campagne parce qu’ils travaillaient à meilleur compte
Mémoires de l’Académie des sciences morales et politiques (2)
Misère -
[ 1 ] Dans la petite industrie cotonnière de Rouen « on voit des ouvriers qui fonctionnent tout à la fois comme moteurs fileurs et rattacheurs et qui tournent la manivelle de la main droite, rattachent le fil de la main gauche et poussent le charriot avec le genou, du matin au soir, sans relâche, dans des ateliers surannés, sombres, bas malpropres et humides. à Lyon - dans les ateliers de passementerie, quelques femmes sont obligées de travailler presque suspendues sur des courroies, en se servant tout à la fois de leurs pieds et de leurs mains, tandis que les tisseurs des métiers à la Jacquart reçoivent sans cesse dans l’estomac le contrecoup des mouvements du balancier par l’ensouple, sur lequel l’étoffe s’enroule à mesure qu’elle avance » - p. 803.
[ 2 ] Dans les troubles de Rouen, les pareurs de l’industrie cotonnière, bien payés, se sont montrés fort vifs tandis que les fileurs qui gagnent moins sont restés plus calmes
[ 3 ] Le malaise des populations ouvrières agglomérées est un fléau d’origine récente. Il n’a acquis des proportions inquiétantes qu’à la suite du développement rapide de certaines fabrications, et particulièrement des manufactures de coton, de fil et de laine. ( p. 805). – Les principales causes, sont : la nécessité de produire sur une grande échelle, l’excès de la protection qui n’assure que le marché national, et l’abaissement continuel du prix des salaires. Avant ces grandes manufactures la misère était plus éparpillée, elle n’éclatait pas tout à coup. Les ouvriers n’étaient pas constitués en corps d’armée au sein des villes. ( p. 806)
[ 4 ] Les associations ne se feront pas moins la guerre entr’elles que les particuliers, et si elles combinaient leurs efforts pour arriver au monopole, elles arrêteraient la consommation et par suite le travail en élevant les prix. – La part de bénéfice afférente à chacun des associés n’aura jamais l’importance du profit unique d’un chef d’usine, et ne se résoudra jamais comme ce profit en accroissement de capital c’est-à- dire de richesse. – La discipline n’y règnera jamais ou si elle y règne, elle ressemblera au despotisme rude et intolérant des petits chefs sur leurs subordonnés ( p. 814)
De la santé du peuple. (Lélut.)
[ 5 ] Sous Louis VIII deux mille léproseries. Elles ne fermèrent que sous Louis XIV, à la fin du 17e siècle.
[ 6 ] Actes concernant la bienfaisance publique, (administratifs et législatifs) de 1789 à 1800, = 122 !
[ 7 ] Les médecins cantonaux sont une idée de la Constituante.
titre vide
[ 1 ] le samedi 15 juillet, M. Charles Dupin président a été invité à se rendre près le chef du pouvoir exécutif qui lui a demandé « que l’académie concourût à la défense des principes sociaux attaqués par des publications de tous genres. il regarde nécessaire de pacifier les esprits en les éclairant » -
Justice et charité - Victor
Cousin De la propriété d’après le Code Civil - Troplong. Des causes de l’inégalité des richesses. Hyppolite
Passy. Bien-être et concorde des classes du peuple Français – Charles
Dupin
Du droit de propriété - Thiers Vie de Franklin - Mignet De la vraie démocratie - Barthélemy-Saint-Hilaire Des associations ouvrières - Villermé
L’homme et la société – Portalis Des classes ouvrières – Blanqui De la Providence – Damiron De la santé du peuple – Lélut.
Mémoires de l’Académie des sciences morales et politiques t. 9 – (1855).
Mémoire sur les associations entre ouvriers ou entre Patrons et ouvriers fondées avec subvention de l’État par Louis Reybaud (Mai - juillet 1852).
[ 1 ] Quand les associations allèrent fort mal, elles reçurent, sous le nom d’auxiliaires de collaborateurs, des ouvriers qu’elles salarièrent, ce qui était contraire à leur principe capital. Ainsi dans son horreur de l’exploitation de l’ouvrier par le patron c’était l’exploitation de l’ouvrier par l’ouvrier.
[ 2 ] Là où l’ascendant du gérant sur les associés est manifeste, on peut être certain de rencontrer quelque succès. on conféra à ces gérants un pouvoir énorme, celui de frapper des amendes de faire des règlements intérieurs, de prononcer des exclusions. Jamais patron n’aurait osé imprimer à ses ouvriers une discipline aussi sévère.
[ 3 ] Partout où les ouvriers sont livrés à eux-mêmes, la main des Capitalistes se retire ou s’ouvre à demi. L’appât même d’un intérêt élevé ne les décide pas. Aux yeux des amis de l’association, c’est là un véritable complot une exclusion systématique et préméditée.
[ 4 ] « sans enchères publiques, sans adjudication, sans cautionnement, le gouvernement livre à des ouvriers ameutés une fourniture d’habillements pour la valeur d’un million et demi et un local appartenant à l’État, la prison de Clichy » (p. 861.)
[ 5 ] Les prêts de l’État ont été révoqués, très souvent, parce que : les gérants ont emporté la caisse – ou que dans beaucoup de cas, il n’y a ni travail ni association sérieuse
[ 6 ] Des ouvriers ont demandé la dissolution, sentant leur bonne foi engagée sur les 30 associations de Paris il en reste à peine 7 ou 8, douées de quelque vitalité et 5 ou 6 au plus sur les 26 que comportaient les départements