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Dictionnaire des altérations et falsifications des substances alimentaires etc. , Alphonse  Chevallier , 1850

Auteurs qui ont traité la matière

[ 1 ] Préface ,  p. II : Champier 1582, etc. , Conradi, Baumé, Guibourt, Pédroni, Remer, Vandersande.

Alcool. Rhum

[ 2 ] est naturellement blanc. On le colore avec des pruneaux, clous de girofle, goudron râpures de cuir tanné.

[ 3 ] Aréomètre de Baumé, de Cartier, de Gay-Lussac.  ( p. 55)

Nomenclature

[ 4 ] L’alcool contenant environ 50 % d’eau ou marquant 19 degrés Baumé est dit eau-de-vie de preuve de Hollande, qui peut perler, celui qui contient un peu moins d’eau = esprit , celui qui renferme 66 à 70 % d’alcool ou qui marque 24 à 26 degrés Cartier = alcool rectifié , à 60 % = double Cognac , à 63 % = preuve de Londres , à 85 % ou 33 degrés Cartier = esprit trois-six .

[ 5 ] L’eau-de-vie 3/6 est un esprit qui sur 6 parties en volume renferme 3 parties d’eau et marque 19 degrés Baumé. L’eau-de-vie 3/5 sur 5 parties en volume renferme 2 parties d’eau et marque 19 degrés Baumé. L’eau- de-vie 3/7 contient sur 7 parties en volume 4 parties d’eau et marque 19 degrés Baumé.

[ 6 ] Pour reconnaître si un alcool est franc de goût, on verse une certaine quantité dans le creux de la main, on facilite l’évaporation en se frottant les deux paumes, le bon bouquet se reconnaît. Quelques fabricants sont parvenus à enlever la saveur désagréable des eaux-de-vie de grains à l’aide de chlore ou de chlorure de chaux .

[ 7 ] Brûler l’eau-de-vie. Si elle est falsifiée le résidu a l’odeur de farine brûlée. Emploi du nitrate d’argent. Si l’esprit contient de l’alcool de grains, il se formera un précipité noir. ( p. 65).

[ 8 ] L’eau-de-vie est parfois colorée par du caramel, du cachou. Chaque débitant a sa recette pour faire sa sauce : thé suisse, fleur de genêt, sassafias.

Rouen !

[ 9 ] Eau-de-vie saisie à Rouen, en 1844 et qui se vendait dans Martinville note à 2 centimes et demi le petit verre.

[ 10 ] On mettait de l’ammoniaque, du savon blanc, du mucilage de gomme adragante. Lorsque ce spiritueux contient de l’ammoniaque, il ramène au bleu le papier de tournesol rougi - et produit des vapeurs blanches lorsqu’on expose à sa surface une baguette imprégnée d’acide chlorhydrique, nitrique ou acétique.

Blanc de baleine

[ 11 ] falsifié avec du gras de cadavres   ( p. 121.) Se reconnaît en ce que ça produit des vapeurs blanches au contact d’une baguette imprégnée d’acide acétique ou nitrique.

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Bonbons

[ 1 ] Les substances prohibées : toutes les substances minérales, excepté le bleu de Prusse et le bleu d’outremer.

Bouchons

[ 2 ] On ramasse dans les rues ceux qui ont servi, on les retaille et on les vend. Pour les rendre imperméables : immersion de suif et de cire.

Bougies stéariques

[ 3 ] On y ajoutait autrefois de l’acide arsénieux. – Odeur alliacée - maux de tête.

Bouteilles

[ 4 ] Ordonnance de Louis XV pour régler leur contenance. Le verre à bouteilles est composé de silice, chaux, potasse. Plus il y a de potasse plus le verre est fusible. Quand il est trop alcalin ou trop calcaire, il est attaqué par les acides - et alors le vin prend un goût d’hydrogène sulfuré.

Charbon de bois

[ 5 ] On y mêle de la terre, des pierres, du poussier.

Charcuterie

[ 6 ] Dans une seule visite les agents de M. Gisquet en confisquèrent dix mille livres avariées. Il fallut 20 charrettes pour les porter à Montfaucon. En note, 2 fraudes à Rouen.  (p. 182)

[ 7 ] Certaines graisses sont coloriées en vert avec de l’ arsénite de cuivre.

Chocolat

[ 8 ] falsifié avec amandes, benjoin, baume de Tolu, gomme dextrine, cinabre ou sulfure rouge de mercure, huile d’olive, etc. p. 198-9. Suif de mouton, de veau.

Cidre

[ 9 ] falsifié avec cendre, craie, alcool, litharge, céruse.

Confitures de groseilles

[ 10 ] - Pas un atome du fruit. C’était de la pectine, colorée avec du sucre de betterave rouge, aromatisée avec du sirop de framboise et solidifiée avec de la gélatine.

Farine de blé

[ 11 ] doit être d’un blanc jaunâtre, sans points rougeâtres, gris ou noirâtres - douce au toucher, sèche, pesante, adhérer aux doigts et former une espèce de pelote lorsqu’on la comprime dans la main. - Malaxée avec l’eau, elle doit faire pâte longue élastique, non collante.

Farine de lin

[ 12 ] falsifiée avec sciure de bois, ocre jaune, marne, carbonate de chaux - sciure de bois de gayac.

Farine de maïs

[ 13 ] falsifiée avec fécule de pomme de terre.

Farine de moutarde

[ 14 ] falsifiée avec tourteaux de colza, de lin, de navette, pommes de terre, gypse, curcuma.

Farine d’orge

[ 15 ] falsifiée avec carbonate de chaux.

Farine de seigle

[ 16 ] falsifiée avec farine de lin.

Faux, encres

[ 17 ] Les annonces de substances propres à enlever les taches d’encre sans qu’il en reste de trace, donnent toutes facilités aux faussaires.

Fécules de pommes de terre

[ 18 ] falsifiées avec : carbonate de chaux, plâtre, poudre ou sciure d’albâtre gypseux.

Fromage

[ 19 ] Mie de pain pour y faire naître des moisissures de couleur marbrée. Dans le fromage de Brie urine pour lui donner une saveur ammoniacale et l’aspect « avancé ».

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Altérations, Chevallier ,  2.

Galanga

[ 1 ] Usage : racine excitante et stomacale note . On l’emploie dans l’économie rurale pour exciter les vaches à aller au taureau.

Graisses animales

[ 2 ] On y incorpore des pommes de terre cuites ou broyées, de la fécule, afin d’en augmenter le poids.

Guano

[ 3 ] Quelques chimistes pensent que c’est un excrément fossile d’animaux antédiluviens - on y a trouvé des cadavres d’hommes  et d’oiseaux momifiés. p. 409.

Haricots trempés

[ 4 ] Les vieux, restes de magasins, sont mis dans un baquet d’eau tiède - puis pour enlever leurs rides on les jette dans de l’eau bouillante - puis dans l’eau froide. Mais il faut vendre le jour même. Car dès le lendemain commence une fermentation putride qui se décèle par son odeur.

t. 2.

Conservation du lait

[ 5 ] procédé de M. Lignac. Il prend de très bon lait, y dissout 75 à 80 g de sucre blanc par litre, puis à l’aide d’une circulation de vapeur opère la concentration du lait dans un vase à fond plat, - réduit à un 5e de son volume primitif, on le verse dans des boîtes cylindriques en fer blanc, que l’on traite suivant la méthode d’Appert.

[ 6 ] Falcification gomme, blanc d’œufs, cassonade, fécule etc. plusieurs condamnations à Rouen. L'excuse d’un des condamnés fournisseur des hospices consistait à dire « que la mortalité des malades était plus grande depuis qu’on leur fournissait du lait sans eau » p. 11.

Exportations frauduleuses

[ 7 ] Draps se rétrécissant par le mouillage, - aiguilles non percées - petits bouts de bois pleins, pour étuis forés etc. ( p. 46.)

Muscade

[ 8 ] Falsifications = les piqûres d’insecte sont bouchées avec du mastic. des Marseillais en ont fait de toutes pièces, avec du son, de l’argile, et des débris de muscade.

Noir d’engrais, de raffinerie

[ 9 ] jusqu’en 1820, inusité. - en 1825 employé dans l’ouest - il valait 2 francs l’hectolitre, maintenant il en vaut 14.

Oignons brûlés

[ 10 ] On brûle des rouelles de carottes, navets, betteraves.

Onguent mercuriel

[ 11 ] composé avec de la graisse et du noir de fumée.

Pains

[ 12 ] En 1842, celui de la manutention de Versailles était recouvert d’une poussière rouge. - En Italie, à Padoue, comme des taches de sang sur tous les aliments ! Ce sont des petits champignons. ( p. 154).

Le pelletage

[ 13 ] au moyen du grenier mobile de M. Vallery , encouragé en 1844.

[ 14 ] Falsifications du pain : terre de pipe, fécule de pomme de terre, iris, plâtre, albâtre en poudre.

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Pain de seigle

[ 1 ] Graine de lin, farine de féveroles et de vesces.

Pains à cacheter Dans l’hygiène

[ 2 ] À Poitiers on en vendait colorés par le vert-métis (arsénite de cuivre). Un seul aurait suffi pour empoisonner un enfant.

Papiers verts de tenture

[ 3 ] préparés avec de l’arsénite de cuivre , - rendent les appartements dangereux - maux de tête En 1848, la régence de Cologne a interdit l’arsenic pour la peinture des papiers.

Vernis à l’huile des casquettes Dans l’hygiène

[ 4 ] Même observation. Liebig cite un homme qui pendant des années avait une éruption au front, causée par une visière de casquette. L’éruption disparut avec le changement de coiffure. (p. 174.

Papier à filtre,

[ 5 ] de Suède, ou papier Berzélius est le meilleur. ( p. 178.

Jujube

[ 6 ] de la gélatine au lieu de gomme. - La pâte à la gélatine ne se dissout pas dans l’eau. Elle a l’apparence d’une couenne de lard.

Petits pois, de primeur

[ 7 ] = pois gris commun, semé tardivement. Pour leur donner de la fraîcheur, on les fait bouillir dans une infusion de vert-de-gris et d’urine.

Poivre

[ 8 ] en poudre, mélangé avec une denrée connue sous le nom « d’épices d’Auvergne » et composée de poudre de pain de chènevis, fécule grise et pellicules de poivre. Une Maison de Paris a sur son enseigne « Maison d’épices d’Auvergne ». ( p. 194

Rhubarbe

[ 9 ] cultivée, en France depuis 1765 Vandermonde en envoya au Jardin du roi, à Grosbois, en Bretagne, en Dauphiné.

Sangsues

[ 10 ] – qui ont servi, innocentes, d’après Orfila, Serres et Soubeiran. ( p. 275

Sel

[ 11 ] À Paris un manège fut utilisé pour la pulvérisation de la pierre à plâtre, et vendu dans le commerce sous la dénomination « de poudre à mêler au sel »

Les sirops

[ 12 ] simples ne sont formés que de sucre et d’eau composés contiennent plusieurs substances, outre le sucre qui en fait la base. on a essayé dans les hôpitaux du sirop de fécule !

Sirops de groseille

[ 13 ] sont allongés avec de la glucose, ou préparés avec l’acide tartrique et une matière colorante, étrangère à la groseille.

Sirops de limon et d’oranges

[ 14 ] On substitue quelquefois l’acide tartrique au suc de limons ou d’oranges.

Sirop de violettes

[ 15 ] autres fleurs : telles que pied d’alouette, pensée tricolore, ou iris de Florence pour lui donner l’odeur de la violette.

Sucre

[ 16 ] falsifié, avec de la glucose ou sucre de fécule, de la craie, du sable, du plâtre différentes farines.

Tabac

[ 17 ] « de contrebande » regardé à tort comme meilleur. Tabac à chiquer, on y a fait macérer un mélange de sulfate de cuivre et de sulfate de fer. Tabac à priser, potasse, salpêtre, vinaigre, sel ammoniac.

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Altérations , Chevallier , 3

Tabac

[ 1 ] Râpure de tan. Récemment, un entrepositaire note de tabacs s’est tué pour échapper à la condamnation qui l’attendait. il mêlait dans le tabac du tan et du noir animal. Les insulaires des Maldives fourrent dans les carottes de tabac de la fiente bien desséchée.

Dans l’hygiène

[ 2 ] Un botaniste danois mourut pour avoir trop prisé du macouba dans lequel entrait 20 pour cent de minium. Il fut victime d’une intoxication saturnine. p. 433.

Thé

[ 3 ] Les marchands y mêlent des feuilles de prunier sauvage, frêne, sureau, laurier, les colorent en vert avec des sels de cuivre. Le veno-beno, plante indigène de l’archipel indien, mêlé au thé, produit une espèce d’enivrement.

Tourteaux

[ 4 ] On y introduit de la craie. Si on les plonge dans de l’eau aiguisée d’acide chlorhy drique, ils donnent lieu à un bouillonnement, à une effervescence qui ne se manifeste pas avec ceux qui en sont exempts.

Truffes

[ 5 ] La fraude la plus commune consiste à les vendre gelées. Les rabastins ou caveurs de truffes, leur rendent à l’aide d’un enduit terreux l’aspect de bonne qualité.

[ 6 ] Cailloux pour augmenter le poids. Lingots de plomb, fourrés dans l’intérieur des truffes pour en augmenter le poids.

Vins

[ 7 ] Altérations : 1o ont coulé sur des comptoirs de plomb ; 2o grains de plomb dans le fond des bouteilles ; 3o dans quelques maisons une pompe en plomb pour le tirer.

Beauté de l’administration

[ 8 ] En 1777, une ordonnance royale fut rendue, sur la proposition de Lieutaud de Massone note et de Cadet jeune, pour proscrire les comptoirs de plomb. en 1812 elle fut renouvelée - et cependant les vases dont se sert l’administration pour la mesure des liquides sont encore aujourd’hui composés d’étain et de plomb !

[ 9 ] Les élèves des jésuites de Dôle en 1840 furent empoisonnés en promenade, le supérieur mourut, pour avoir bu dans une bouteille où il était resté des grains de plomb. ( p. 507).

[ 10 ] Vins falsifiés avec des matières colorantes et sucres, alcool, craie, plâtre, alun amandes amères - baies de genièvre, - pain de seigle. etc. Vin de toutes pièces = eau, vinaigre, vin du Midi et bois de campêche.

[ 11 ] En 1848, l’empereur de Russie a supprimé les fabriques de vins factices.

[ 12 ] Dès le XIIIe siècle, on mettait dans le vin du plomb, du fer et de l’alun l’inventeur de cette altération est Martin le Bavarois ecclésiastique de la Forêt-Noire.

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Les falsifications

[ 1 ] sur le commerce des vins à Paris, montent annuellement à 160 000 hectolitres ce qui fraude l’octroi de 3 256 000  francs cela en 1846. D'après une autre estimation les fraudes s’élèveraient à 300 000 hectolitres, c’est-à-dire au tiers de la quantité de vins introduits.

[ 2 ] Œnomètre Tabarié pour reconnaître la richesse alcoolique des vins. Ébullioscope Conaty. Ébullioscope Vidal. Dilatomètre alcoométrique.

[ 3 ] Le vinage est une opération qui consiste à ajouter de l’alcool au vin. C’est le point de départ de toutes les falsifications ( p. 528.).

Cause des mauvaises ivresses

[ 4 ] L’alcool de grains ajouté aux vins faibles ou mouillés ne se mêle jamais comme dans l’acte de la fermentation, en sorte que la mixture se désagrège dans l’estomac la partie aqueuse étant promptement absorbée l’alcool devenu libre et anhydre agit sur l’économie comme ferait de l’alcool rectifié, c’est-à-dire comme un poison. (Dr Champouillon)

[ 5 ] Les vins décomposés se divisent en trois catégories : 1o vins poussés qui possèdent toujours un mauvais goût, se recouvrent de byssus, sont troubles et filants ; 2o piqués chez lesquels le goût et l’odeur acétiques commencent à se manifester ; 3o sautés - saveur de vinaigre franche.

Zinc

[ 6 ] du commerce n’est jamais pur. Il contient du fer, du plomb, du manganèse des traces de charbon et d’arsenic.

[ 7 ] Loi du 19 mars 1851 - tendant à la répression des fraudes dans les marchandises.