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- C'est quelquefois l'état qui est trop grand pour le roi - ou le roi trop grand pour l'état.
« Il faudrait pour ainsi dire qu'un royaume s'étendît ou se resserrât
à chaque règne selon la portée du
prince. » - Pour prévenir l'intrigue
des élections on a rendu les couronnes héréditaires. « Tout concourt
à priver de justice et de raison un homme élevé pour commander
aux autres. » - Défaut d'inconstance dans le gouvernement royal :
chacun défait ce qu'a fait son prédécesseur. « Pour ce qu'est
ce gouvernement en lui-même il faut le considérer sous des princes
bornés ou méchants car ils arriveraient tels au trône, ou
le trône les rendra tels. »(p. 141)
- Quand la puissance exécutive ne dépend pas assez de la législative
c'est-Ă -dire quand il y a plus de
rapport du prince au souverain que
du peuple au prince, il faut remédier à ce défaut de proportion
en
divisant le gouvernement ; car alors toutes ses parties n'ont pas
moins d'autorité sur les sujets et leur
division les rend toutes
ensemble moins fortes contre le souverain - ce sont alors
des gouvernements mixtes.RĂ©f. bibl.
- La forme du gouvernement doit être appropriée au climat :
un pays pauvre démocratique, un médiocrement abondant
sera aristocratique, un riche, monarchique : « ceux où le
territoire
abondant et fertile donne beaucoup de produit pour
peu de travail, veulent être gouvernés monarchiquement, pour
consumer par le luxe du prince l'excès du superflu des sujets ; car
il vaut mieux que cet
excès soit absorbé par le gouvernement
que dissipé par les particuliers. » - J.-J. Rousseau voit la preuve de son
système établie géographiquement : les monarchies au
midi, et les gouvernements tempérés dans la zone tempérée.
« Dans les pays où les hommes sont plus voraces, le luxe se
tourne aussi vers les choses de
consommation, en Angleterre
il se montre sur une table chargée de viande ; en Italie on
vous régale de
sucre et de fleurs. » (p. 151)
- « Les pays les moins peuplés sont ainsi les plus propres à la tyrannie ;
les bêtes féroces ne règnent que dans les déserts. » Réf. bibl.
- Le signe d'un bon gouvernement c'est l'accroissement de la population : « n'allez donc pas chercher
ailleurs ce signe si
disputé. » (chap. IX) Réf. bibl.
- Voir p. 156 la note curieuse où J.-J. Rousseau