Paris le 8 décembre.
Ses premiers Ă©crits dans leur ordre
sont : les Évangiles pour tous les jours de
l’année (1831) ; Manuel des catéchismes (1832) ;
Exposition des principales vérités de la foi
(1832) ; Journée du chrétien (1838) ; Éléments
de rhétorique sacrée (1841) ; le Christianisme
présenté aux hommes du monde (1844) ; Lettre
Ă M. le duc de Broglie, rapporteur du projet
de loi relatif à l’instruction publique (1844) ;
Nouveau projet de loi sur la liberté de l’ensei-
gnement. En 1845, sous le ministère de Falloux,
Mgr Dupanloup fit partie avec MM. Si-
bour, de Montalembert, de Corcelles, de
Riancey, etc. de la commission chargée de
préparer la loi sur l’instruction primaire et
l’instruction secondaire. LE SCANDALE D’AUCH
Correspondance particulière de l’Événement.
– (Par le télégraphe) Auch, 4 septembre. La foule assiège le tribunal. Les représen-
tants de la presse sont en grand nombre ; le
président les met aux places réservées aux ju-
rés les jours où siège la cour d’assises. Il y a quinze accusés, y compris ceux qui
sont en fuite. Le procureur de la RĂ©publique ne demande
pas le huis clos, afin, dit-il, que la culpabilité
des uns et l’innocence des autres soit reconnue
d’une façon éclatante. Il permet que la presse fasse le compte rendu
de l’affaire, tout en lui recommandant toute la
convenance possible. Le premier accusé, Crozel, marchand de gauf-
fres, a une figure abrutie. Dans sa jeunesse, il
avait été condamné à rester jusqu’à vingt ans
dans une maison de correction, pour jeu clan-
destin. Il avait une baraque au milieu d’un pré. Là ,
il donnait Ă manger et Ă boire. Puis, on passait
dans une pièce du fond où, suivant l’expression
d’un témoin, on « rigolait ». Crozel tenait les
jeunes gens pour les empĂŞcher de crier. Cette baraque portait un Ă©criteau avec les
mots : « Ici, on loge à pied ». Auch, 4 septembre, 8 h. Le deuxième accusé, Mourlane, rentier, à Tou-
louse. Il est bien mis et répond avec tran-
quillité. Il a joué la comédie à Toulouse et à la
Porte-Saint-Martin, Ă Paris. Il est venu Ă Auch
dans le but indiqué dans l’acte d’accusation.
On lui a parlé d’un capitaine de cavalerie et
d’un conseiller de préfecture. L’accusé Napellon
lui a recommandé des sous-officiers de cavale-
rie. Il déclare qu’ils avaient comme signe de
ralliement des boutons de manchettes en for-
me de soufflet. À Pavie (Gers), Dubourdieu s’est habillé en
femme et a soupé avec lui (la robe est sur la
table des pièces de conviction). Dubourdieu por-
tait avec cela des pantalons de femme et un
corsage en satin blanc. Il reconnait Cassagnavère, ancien juge de
paix de la Haute-Garonne, homme au front bas
et fuyant. Il a reçu des jeunes gens à l’hôtel à Auch, et
chez Crozel, qui se faisait appeler Frineste. Cassagnavère avait pris le nom de Diane de
Poitiers. On faisait des orgies après avoir éteint
les lumières. Ici, l’accusé hésite ; le président et le pro-
cureur de la République lui disent : « Parlez !
parlez !... » Auch, 4 septembre, 9 heures, soir. Cassagnavère dit que le capitaine Cœlina a
eu des relations avec plusieurs jeunes gens ; on
parle même, ajoute-t-il d’un haut fonctionnaire.
Le président insiste pour savoir le nom ou au
moins la qualité du personnage dont il est
question. — Je ne sais pas son nom, c’est un conseiller
de préfecture. Papillon, un enfant de treize ans, élevé au
séminaire, d’un tempéramment très faible, pré-
tend qu’il s’est vanté. Interrogé par le président, il commence le
récit de faits que nous ne pouvons rapporter
ici et s’évanouit. Un huissier l’emporte hors de
la salle d’audience. Cet incident provoque une
vive émotion dans l’assistance. L’audience est suspendue pendant quelques
instants. À la reprise, on interroge la femme Arrivetz.
Celle-ci est complètement sourde. Elle nie énergiquement avoir eu connais-
sance de l’usage qu’on voulait faire de son ap-
partement. Le président lui ayant rappelé une
condamnation subie par elle pour avoir donné
deux giffles à une personne, l’accusée répond
que cela n’est pas déshonorant. Le bijoutier Dubourdieu, dit La Dora, est
allé à Agen où il a vu la princesse Félicie, don
Alvarès et Ninie. Il est allé, chez le capitaine
de cavalerie et a été reçu dans son cabinet de
toilette. Le serrurier Anselme raconte des faits ana-
logues et ajoute que Papillon était déjà un
garçon très corrompu avant de venir à Auch. — T. Auch, 4 septembre, 10 h. soir. Papillon, en paysan rusé, répète que, en ce
qui concerne les sous-officiers de cavalerie et
le conseiller de préfecture, il s’est vanté de
choses qui n’existaient pas. Campardon, commis principal des contribu-
tions indirectes, reconnaît les faits qui lu
sont reprochés. Il était à la recherche des enfants pour les
livrer aux débauchés. Il prétend que c’est l’af-
faire Germiny qui lui a donné l’idée de ce qui
lui est reproché. Bourgeois s’appelait Mme Saqui, Cassa-
gnavère lui donna le nom de duchesse de Che-
vreuse. Faget, épicier, dit qu’il a été corrompu par
les sous-officiers de cavalerie. Il a refusé les
avances de Dubourdieu. Gramont, coiffeur, a été entraîné par Martin,
l’ex-zouave, qui lui parlait des habitudes con-
tractées en Afrique. Duzer, marchand d’ornements d’église, a une
vraie figure de bedeau. Il nie le plus qu’il peut. Le père de Papillon, appelé comme témoin,
déclare qu’il a averti la police, afin de sauver
l’honneur des pères de famille. Le père de Bour-
geois pleure. Il croit que son fils est innocent. L’audience est levée à 6 heures. — T.
sont : les Évangiles pour tous les jours de
l’année (1831) ; Manuel des catéchismes (1832) ;
Exposition des principales vérités de la foi
(1832) ; Journée du chrétien (1838) ; Éléments
de rhétorique sacrée (1841) ; le Christianisme
présenté aux hommes du monde (1844) ; Lettre
Ă M. le duc de Broglie, rapporteur du projet
de loi relatif à l’instruction publique (1844) ;
Nouveau projet de loi sur la liberté de l’ensei-
gnement. En 1845, sous le ministère de Falloux,
Mgr Dupanloup fit partie avec MM. Si-
bour, de Montalembert, de Corcelles, de
Riancey, etc. de la commission chargée de
préparer la loi sur l’instruction primaire et
l’instruction secondaire. LE SCANDALE D’AUCH
Correspondance particulière de l’Événement.
– (Par le télégraphe) Auch, 4 septembre. La foule assiège le tribunal. Les représen-
tants de la presse sont en grand nombre ; le
président les met aux places réservées aux ju-
rés les jours où siège la cour d’assises. Il y a quinze accusés, y compris ceux qui
sont en fuite. Le procureur de la RĂ©publique ne demande
pas le huis clos, afin, dit-il, que la culpabilité
des uns et l’innocence des autres soit reconnue
d’une façon éclatante. Il permet que la presse fasse le compte rendu
de l’affaire, tout en lui recommandant toute la
convenance possible. Le premier accusé, Crozel, marchand de gauf-
fres, a une figure abrutie. Dans sa jeunesse, il
avait été condamné à rester jusqu’à vingt ans
dans une maison de correction, pour jeu clan-
destin. Il avait une baraque au milieu d’un pré. Là ,
il donnait Ă manger et Ă boire. Puis, on passait
dans une pièce du fond où, suivant l’expression
d’un témoin, on « rigolait ». Crozel tenait les
jeunes gens pour les empĂŞcher de crier. Cette baraque portait un Ă©criteau avec les
mots : « Ici, on loge à pied ». Auch, 4 septembre, 8 h. Le deuxième accusé, Mourlane, rentier, à Tou-
louse. Il est bien mis et répond avec tran-
quillité. Il a joué la comédie à Toulouse et à la
Porte-Saint-Martin, Ă Paris. Il est venu Ă Auch
dans le but indiqué dans l’acte d’accusation.
On lui a parlé d’un capitaine de cavalerie et
d’un conseiller de préfecture. L’accusé Napellon
lui a recommandé des sous-officiers de cavale-
rie. Il déclare qu’ils avaient comme signe de
ralliement des boutons de manchettes en for-
me de soufflet. À Pavie (Gers), Dubourdieu s’est habillé en
femme et a soupé avec lui (la robe est sur la
table des pièces de conviction). Dubourdieu por-
tait avec cela des pantalons de femme et un
corsage en satin blanc. Il reconnait Cassagnavère, ancien juge de
paix de la Haute-Garonne, homme au front bas
et fuyant. Il a reçu des jeunes gens à l’hôtel à Auch, et
chez Crozel, qui se faisait appeler Frineste. Cassagnavère avait pris le nom de Diane de
Poitiers. On faisait des orgies après avoir éteint
les lumières. Ici, l’accusé hésite ; le président et le pro-
cureur de la République lui disent : « Parlez !
parlez !... » Auch, 4 septembre, 9 heures, soir. Cassagnavère dit que le capitaine Cœlina a
eu des relations avec plusieurs jeunes gens ; on
parle même, ajoute-t-il d’un haut fonctionnaire.
Le président insiste pour savoir le nom ou au
moins la qualité du personnage dont il est
question. — Je ne sais pas son nom, c’est un conseiller
de préfecture. Papillon, un enfant de treize ans, élevé au
séminaire, d’un tempéramment très faible, pré-
tend qu’il s’est vanté. Interrogé par le président, il commence le
récit de faits que nous ne pouvons rapporter
ici et s’évanouit. Un huissier l’emporte hors de
la salle d’audience. Cet incident provoque une
vive émotion dans l’assistance. L’audience est suspendue pendant quelques
instants. À la reprise, on interroge la femme Arrivetz.
Celle-ci est complètement sourde. Elle nie énergiquement avoir eu connais-
sance de l’usage qu’on voulait faire de son ap-
partement. Le président lui ayant rappelé une
condamnation subie par elle pour avoir donné
deux giffles à une personne, l’accusée répond
que cela n’est pas déshonorant. Le bijoutier Dubourdieu, dit La Dora, est
allé à Agen où il a vu la princesse Félicie, don
Alvarès et Ninie. Il est allé, chez le capitaine
de cavalerie et a été reçu dans son cabinet de
toilette. Le serrurier Anselme raconte des faits ana-
logues et ajoute que Papillon était déjà un
garçon très corrompu avant de venir à Auch. — T. Auch, 4 septembre, 10 h. soir. Papillon, en paysan rusé, répète que, en ce
qui concerne les sous-officiers de cavalerie et
le conseiller de préfecture, il s’est vanté de
choses qui n’existaient pas. Campardon, commis principal des contribu-
tions indirectes, reconnaît les faits qui lu
sont reprochés. Il était à la recherche des enfants pour les
livrer aux débauchés. Il prétend que c’est l’af-
faire Germiny qui lui a donné l’idée de ce qui
lui est reproché. Bourgeois s’appelait Mme Saqui, Cassa-
gnavère lui donna le nom de duchesse de Che-
vreuse. Faget, épicier, dit qu’il a été corrompu par
les sous-officiers de cavalerie. Il a refusé les
avances de Dubourdieu. Gramont, coiffeur, a été entraîné par Martin,
l’ex-zouave, qui lui parlait des habitudes con-
tractées en Afrique. Duzer, marchand d’ornements d’église, a une
vraie figure de bedeau. Il nie le plus qu’il peut. Le père de Papillon, appelé comme témoin,
déclare qu’il a averti la police, afin de sauver
l’honneur des pères de famille. Le père de Bour-
geois pleure. Il croit que son fils est innocent. L’audience est levée à 6 heures. — T.