Les Soirées de St
-Pétersbourg.
De Maistre.
c’est une de mes idées favorites que l’homme droit est assez communément
il est infiniment digne de la suprême Sagesse qui a tout créé
&
tout
Le mal physique n’a pu entrer dans l’univers que par la faute des créatures libres
La Science inutile
averti par un
sentiment intérieur de la fausseté ou de la vérité de certaines
propositions, souvent
même sans avoir fait les études nécessaires p. être en
état de les examiner avec une parfaite connaissance de cause »
(1er
entr
réglé d’avoir dispensé l’homme de la Science dans tout ce qui l’intéresse
véritablement »
(id)
dogme sur l’origine du mal.
il
ne peut y être que comme remède ou comme expiation,
&
par conséquent
il ne peut avoir Dieu p. auteur direct » -
II -
ne peuvent être que des débris des langues antiques, ruinées s’il est permis
« assemblage inconcevable de deux puissances différentes
&
incompatibles, centaure
car « les crimes sont toujours proportionnés aux connaissances du coupable -
« cette nation savait même nécessairement une foule de choses que nous ne
« l’époque du déluge est là p. étouffer tous les romans de l’imagination »
« Permis à des gens qui croient tout, excepté la Bible, de nous citer les observations
« il n’en reste pas moins prouvé qu’elle a possédé (l’antiquité) les plus
un peu plus ht
De M. compare leur figure - la moderne a la tête perdue
idées scientif.
Les langues des Sauvages
de
s’exprimer ainsi,
&
dégradées comme les hommes qui les parlent. »
L’homme moderne.
monstrueux, il sent qu’il est le résultat de qque forfait inconnu, de qque
mélange détestable qui a vicié l’homme jusque dans son essence la plus
intime
»
Dé L’homme possédait avant
le Déluge beaucoup de Science -
de
manière que le déluge suppose des crimes inouïs,
&
que ces crimes supposent
des connaissances infiniment au-dessus de celles que
nous possédons. - Voilà
ce qui est certain
&
ce qu’il nous faut approfondir.
Science de l’Égypte -
savons pas »
-
!
Pas de science en Chine avant
les Jésuites.
chinoises faites il y a quatre ou cinq mille ans, sur une terre qui n’existait
pas,
par un peuple à qui les jésuites apprirent à faire des almanachs
à la fin du XVIe siècle ; tout cela ne mérite plus de discussion. Laissons
les
dire » –
La Science antique
rares
connaissances. – c’est une gde preuve si vous y songez bien que la
Science antique avait été dispensée du
travail imposé à la nôtre –
&
que
tous les calculs que nous établissons sur l’expérience moderne sont ce
qu’il
est possible d’imaginer de plus faux »
arguments ! –
dans une
perruque, est courbée sur des in folio, tandis que l’autre
porte une mitre - « l’éphod
couvre son sein
soulevé par l’inspiration
titre vide
Partout où vous verrez un autel, là se trouve la civilisation. Le pauvre
La grèce rendit hommage à cette vérité, en plaçant l’âge d’or à l’origine
- par suite d’un crime inouï
&
qui n’est plus possible «parce que nous n’en
« d’où vient qu’on trouve dans les langues primitives de tous les anciens peuples
« j’ai d’ailleurs, qque je ne sois pas chimiste d’excellentes raisons de croire que
Si on avait un dictionnaire des langues des Sauvages on y trouverait des restes évidents
d’une langue
- Je ne connais pas un de ces messieurs à qui le titre sacré d’honnête
homme
« il est devenu tout à fait inutile de parler de l’aventure de Galilée, dont
en sa cabane
où le chaume le couvre est moins savant que nous, sans doute
mais plus véritablement
social, s’il assiste au catéchisme
&
s’il en profite –
des
choses.
origine des Sauvages
savons heureusement plus assez p. devenir coupables à ce point, un chef du peuple
transmit l’anathème à sa postérité. –
&
toute force constante étant de sa nature
accélératrice puisqu’elle s’ajoute
continuellement à elle-même, cette dégradation
pesant sans intervalle sur les descendans, en a fait à la fin ce que nous
appelons des Sauvages.
découverte philologique.
des
mots qui supposent nécessairement des connaissances étrangères à ces peuples
»
nomenclature chimique
tout ce
dictionnaire sera effacé - mais à ne l’envisager que sous le point de
vue philosophique
&
grammatical, il serait peut-être ce qu’on peut imaginer
de plus malheureux, si
la nomenclature métrique n’était venue depuis
disputer
&
remporter pr
toujours la palme de la barbarie. L’oreille superbe du
gd siècle l’aurait rejetée avec un frémissement douloureux - » -
antérieure parlée par un peuple éclairée. -
&
quand même nous ne les
trouverions pas, il en résulterait seulement
que la dégradation est arrivée au
point d’effacer ces derniers restes : etiam periere
ruinae » –
les Philosophes du 18e siècle -
convienne parfaitement »
Galilée.
les torts
ne sont plus ignorés que de l’ignorance » - (note)
IIIe -
L’aveugle-né de l’Évangile « portait la peine de ses propres fautes
– ou de
celles de ses pères. »
je comprends à merveille que cette cécité pouvait
n’avoir d’autre cause
que celle de la manifestation solennelle d’une puissance qui venait
changer le monde » - Ainsi Dieu avait fait l’aveugle-né p. avoir
l’occasion de le défaire ! -
&
par là, de manifester sa puissance
! ! !
Soirées de St
-Pétersbourg
2.
tout supplice supplie, supplicium « malheur donc à la nation qui
- « Jeunesse inconsidérée ! quand tu portes la main sur quelque livre de ces hommes
Supplice.
abolirait les
supplices ! Car la dette de chaque coupable ne cessant de
retomber sur la nation,
celle-ci serait forcée de payer sans miséricorde
et pourrait même à la fin se voir
traiter comme insolvable, selon toute
la rigueur des lois » –
philosophes du 18e siècle
pervers, souviens-toi que la première qualité qui leur manque, c’est
toujours la
probité.» - (note)
IVe -
gd
Hom
Voltaire.
« ses œuvres ne sont pas mortes ; elles vivent, elles nous tuent. il me semble
- - « avec cent volumes, ne fut jamais que joli - j’excepte la tragédie
« il n’a pas su faire une épigramme - - -
« il est insupportable dans l’histoire - » -
Les contes ne sont
« une monotonie assoupissante plane sur la plupart de ses écrits
– « n’avez-vous jamais remarqué que l’anathème divin fût écrit sur son
il s’agit de la statue d’Houdon ! (voy la note à la fin de l’entretien
ne me parlez pas de cet homme je n’en puis soutenir l’idée
!
d’autres cyniques étonnèrent la vertu, Voltaire étonne le
vice. Il se plonge dans
Paris le couronna, Sodome l’eût banni »
! Je crois bien !
- - ses inimitables talens ne m’inspirent plus qu’une espèce aveu.
que ma haine est suffisamment justifiée
où la
nature de l’ouvrage le forçait d’exprimer de nobles sentiments,
étrangers à son
caractère.
même pas mentionnés !
qui n’ont que
deux sujets, la bible
&
ses ennemis. il blasphème ou il
insulte. » –
visage
?
esth
« voyez ce front abject que la pudeur
ne colora jamais, ces deux cratères
éteints où semblent bouillonner encore la
ha luxure
&
la haine !
- - ce rictus épouvantable etc.
gd
H.
Voltaire. —
la fange, s’il s’y roule, il s’en abreuve.»
de rage sainte
qui n’a pas de nom » ! en quoi inimitables, ô
Demaistre,
puisque vous venez de prouver qu’il n’en avait
aucun. « Suspendu entre
l’admiration
&
l’horreur qqfois je
voudrais lui faire élever une statue - - par la main du bourreau
»
titre vide
« ce système a des apparences séduisantes,
&
il mène droit à ne plus prier
« toutes les fois qu’elle se trouve opposée au sens commun, nous devons
on a appelé en témoignage contre Moïse, l’histoire, la chronologie, la géologie
à propos des innocents
lorsqu’on traite des sujets philosophiques, on doit éviter soigneusement toute
« nous laisserons dire les sophistes avec leurs lois éternelles
&
immuables
la bibliothèque de Voltaire à l’hermitage. - pitoyable ! les remarques mises en marge sont « presque
- ses traits d’ignorance
Les lois invariables de la
Nature.
c’est-à-dire à perdre la vie spirituelle ! » –
séduisantes est exquis !
la Raison.
inférieure au sens commun.
exalt. du bas
la repousser
comme une empoisonneuse »
Science
l’astronomie etc. Les objections ont disparu devant la véritable science »
punis
tués
au désastre de Lisbonne. une ville révoltée est prise par le souverain
il la
fait démanteler
&
la dépouille de ses privilèges « personne ne blâmera
ce jugement sous le
prétexte des innocents renfermés dans la ville. » –
espèce
de poésie,
&
ne voir dans les choses que les choses mêmes » -
qui n’existent que dans leur imagination
&
qui ne tendent à rien moins
qu’à l’extinction de toute moralité,
&
à l’abrutissement absolu de
l’espèce humaine » –
gds
H.
Voltaire
toutes marquées au coin de
la médiocrité
&
du mauvais ton. » –
« La collection entière est une démonstration que
Voltaire fut étranger à toute
espèce de connaissance approfondie, mais surtout à
la littérature classique
!« il s
« un
jour peut-être, il sera bon d’en présenter un
recueil choisi,
&
d’ afin d’en finir avec cet homme » - (note)
!
– Ve entretien.
Le monde ainsi envisagé comme un simple assemblage d’apparences dont le
« il n’y a rien de si grossier que la philosophie de notre siècle. le bon sens du
– Bacon - - osa soutenir sans détour que la recherche de ces causes (les
moindre
phénomène cache une réalité, est un véritable
&
sage idéalisme.
Dans un sens très vrai, je puis dire que les objets matériels
ne sont rien de ce
que je vois - mais ce que je vois est réel par rapport à moi etc.
voy. la censure de la Sorbonne sur la théorie de la
terre de Buffon.
philosophie du 18e siècle
douzième s’en serait justement moqué. »
cause
finales) nuisait à la véritable science, - erreur funeste, autant
que grossière
!
Soirées de St
-Pétersbourg
3.
« c’est un abîme où il
« il n’y a point de philosophie, sans l’art de mépriser les objections ! » -
« La philosophie du dernier siècle qui fournira aux yeux de la postérité une des plus
honteuses époques de l’esprit Le libre arbitre. De M. avoue que la question
n’est pas claire
f
v
aut mieux ne pas regarder. »
humain » -
VIe - entretien
« croyez-moi, ne vous fiez point à Locke qui n’a jamais rien compris à fond.
« L’immense majorité de nos idées ne vient pas de nos sens »
Locke dans le premier livre de son triste essai écume l’histoire et les voyages
- De M.
« La moindre opinion que vous lancez sur l’Europe (les Français) est un bélier
Locke —
p. faire rougir l’humanité. il cite les dogmes
&
les usages les plus honteux
etc.
soutient
penche à croire
que Voltaire n’a pas dû prendre connaissance par lui-même
de l’essai sur
l’entendement humain. Il en parle sans le connaître !
les Français.
poussé
par trente millions d’hommes ! »
VIIe.
La guerre est une loi naturelle - très belle page. 28. (édit de 1850 pélagaud.)
« nous l’aimons tous, parce qu’elle nous met à l’aise. »
« elle est de sa nature, malè suada, mauvaise conseillère
on ne peut nier ce qui n’est pas. L’homme ne peut concevoir que ce La nuit.
argument contre l’Athéïsme.
qui est. - l’athée pr
nier Dieu, le suppose.
« il appartient aux prélats, aux nobles, aux gds officiers de l’état d’être les
Quant à celui qui parle ou écrit p- ôter un dogme national au
Sénéque disciple de St
Paul. cela est certain pr
De Maistre.
Les juifs — « qu’on représente comme un peuple farouche
&
intolérant étaient cependant
science Contre les savants.
dépositaires
&
les gardiens des vérités conservatrices, d’apprendre aux nations
ce qui est mal
&
ce qui est bien - ce qui est vrai
&
ce qui faux dans
l’ordre moral
&
spirituel. Les autres n’ont pas le droit de raisonner sur
ces sortes de
matières. Ils ont les sciences naturelles pr
s’amuser. De
quoi pourraient-ils se plaindre ? »
(8e entretien p. 131)
peuple, il doit être pendu, comme voleur domestique.
Rousseau même
en est convenu, sans songer à ce qu’il demandait pr lui. Pourquoi a-t-on
commis l’imprudence d’accorder la parole à tout le monde
»
(132 8e
ent
)
à certains égards, le plus tolérant de tous
»
(p. 176. 9e
entret
)
titre vide
L’échafaud est un autel.
(p. 196)
« l’univers ne serait donc qu’un assemblage d’apparences »
« il y a dans la science, si elle n’est pas entièrement subordonnée aux dogmes nationaux
L’étude des sciences naturelles a son excès comme tout le reste
&
nous y sommes
La
De M. estime plus son ignorance que sa science. « car ma science est à moi du moins
il n’y a pas de mal à aller au-delà. « celui qui veut faire précisément tout ce qui
est
- la superstition est un ouvrage avancé Beau mot de Bonnet
Les Sciences
qque chose de caché qui tend à ravaler l’homme et à le rendre surtout inutile
ou
mauvais citoyen. »
arrivés. Elles ne sont point, elles ne doivent point être le but
principal de l’intelligence
et la plus hte
folie qu’on pût commettre serait celle de s’exposer à manquer d’hommes
pr
avoir plus de physiciens »
( 221)
rell religion — « est le plus gd véhicule de la science – Elle exalte le talent partout où elle le
trouve,
surtout le talent des découvertes tandis que l’irréligion le compromise toujours
et
l’étouffe souvent. »
Joli sophisme
en partie
&
par conséquent je ne puis être sûr qu’elle est bonne. Mon ignorance du moins
celle dont je parle est à lui. partant j’ai toute confiance possible en elle. Je
n’irai point tenter follement d’escalader l’enceinte salutaire etc - »
p. 227
il oublie avoir
établi que la science vient de Dieu. -
&
puis on ne juge jamais
qque
soit en vertu
de l’ignorance qu’on a mais de la science qu’on croit avoir malgré
cette ignorance.
Superstition.
permis fera bientôt ce qui ne l’est pas » -
232.
de la religion qu’il ne faut pas
détruire. »
( 234)
Sur les sacrifices
à propos des Indiennes qui
« quoi donc l’exécution légale d’un petit nombre d’hommes, ordonnée par un
se brûlent — grand problème ! - - ces sacrifices atroces
qui nous révoltent si justement ne
seraient-ils point bons ou du moins nécessaires dans l’inde.
( 362
définition des exécutions
de l’Inquisition —
tribunal
légitime, en vertu d’une loi antérieurement promulguée – »
La théorie de De M. est celle-ci. L’homme est déchu (même dans
les idées de l’antiquité.) la vie
est dans le sang. - l’innocent paye pr le
coupable. Donc on donne la vie de l’innocent pr racheter celle du coupable
- et c’est très bien.