Parbleu ! cela vous va bien ; à vous qui avez éreinté l’écrivain monarchique et catholique
par excellence !
– qui donc ? – Balzac. –
La Baronne Arsinoé.
171
――
Monsieur vous êtes impitoyable ! s’écria Mde
Charbonneau ; vous traitez bien mal M de
Vernay.. – Laissez moi faire Madame – 271
――
Je puis vous dire, en toute conscience, que je n’étais pas venu au monde comme ça. Mais
il faut être juste pour tous, même pour ceux qui ont le désagrément de posséder un de devant
leur nom.
Quand on supporte depuis quinze ans, le poids du jour et de la chaleur, quand
on a eu Ă ses trousses les plus
rudes jouteurs de la critique à coups de stylet ou à coups d’épingle,
quand on a été immolé cent fois sur les
autels de la démocratie et les tables d’estaminet,
quand on a été traité d’idiot, de crétin, d’hypocrite,
d’énergumène, d’intrigant, de
méchant, de grotesque, on perd patience à la fin, on sort de son caractère, et
l’on est
tout étonné, un beau matin, de parler à peu près le même langage que ceux qui vous
font la vie
si dure. 272
――
Je ne suis pas un saint, c’est positif, et quand ma
bile s’amasse, il faut que je me
dégonfle : et puis, voyez vous ? le métier n’est pas gai ; il n’y a rien qui
aigrisse le
caractère, à la longue, comme d’être trente deux ans parmi les battus, trente deux ans,
Monsieur ! Depuis le seuil de la première jeunesse jusqu’à l’extrême déclin de l’âge mur !
274
――
Comment, au milieu de ces
mortifications variées, ne tournerait on pas à l’aigre ? Je suis
aigri, je ne m’en cache pas, aigri contre mes
adversaires, contre mes amis peut-ĂŞtre. 276
――
Cultivez dans vos
serres chaudes, amassez dans vos vases de chine les camellias et les roses,
les jacinthes et les tubéreuses ;
mais n’écrasez pas du talon de votre botte la pauvre fleur
de violier ou de clématite qui végète sous les
ruines ! 281
(Les Jeudis de Mde Charbonneau)