Mandement de Dupanloup
JOURNAL DE ROUEN.verte de tous les rayons de splendeur et de gloire qui, du trône
de l'empereur, rejaillissent sur elle ; »
Je n'ajouterai pas comment « la coïncidence de la fête de l'em-
pereur avec la prise de Madrid lui paraît un superbe développement
de la Providence et une sanction immuable du choix du souverain
que Dieu, dans sa sagesse et sa miséricorde, a donné à l'Europe pour
en être l'arbitre. »
« Jamais, ajoutait-il, la clémence avec la gloire ne parut se dé-
ployer avec plus d'éclat que Madrid tient de l'éprouver. Aux
tendres sollicitudes de Napoléon, l'Espagne ne croirait-elle pas
avoir à la place d'un roi victorieux le meilleur des pères veillant
à la sûreté de ses enfants ? » (23 décembre 1808.)
Du reste, écrivait-il à son ami le cardinal Naury, « dans mes
mandements, je n'ai qu'une seule idée : notre empereur épargnant
toujours, autant qu'il est possible, le sang de ses ennemis comme
celui de ses sujets. » Cette phrase lui plaisait, car je la retrouve
encore dans une lettre à M. Emery.
Je ne vous dirai pas enfin comment il voulait que le 15 août on
prêchat tour à tour sur les vertus de la Saint Vierge et sur l'empe-
reur, qu'il se plaît à nommer le Fils aîné de l'Eglise.
Le Fils aîné de l'Eglise ! Le pauvre évêque, tranquille d'ailleurs
dans son évêché, en parlait à son aise, et pensait, peut-être de
bonne foi, qu'un prince impérial devenant un jour roi de Rome, le
pape devenant prince et pensionnaire de l'Empire français avec
deux millions de revenus, et lui, évêque d'Orléans, demeurant baron
de l'Empire, membre de la Légion-d'Honneur, adjoint au collège
électoral du département, et puis bientôt pour être sénateur (1),
toutes les convenances de la hiérarchie civile et sacrée se trouvaient
sauvées.
Tout cependant n'était pas douceurs dans les mandements de
Mgr Rousseau.
Les Anglais sont vos alliés, monsieur, dans votre politique contre
le pape. Je vous épargne ce que dit d'eux Mgr Rousseau dans son
mandement sur la guerre d'Espagne, et dans un autre encore, où
il parle de « la perfide politique de ces insulaires, » de « leur atroce
machiavélisme, » et les appelle simplement « les ennemis du genre
humain. »
Tenez, monsieur, savez-vous pourquoi, entre autres raisons, je
n'aime pas l'absolutisme ? C'est qu'il a le funeste pouvoir d'avilir les
âmes(2), et, par un juste retour, d'inspirer aux despotes pour les
hommes un mépris égal à leur servilité.
Je pourrai multiplier cas tristes citations : il faut en finir ; il faut
bien cependant revenir, en finissant, à la lettre que vous avez pu-
bliée. Je n'ai pas l'honneur de vous connaître personnellement,
monsieur ; mais c'est à votre honneur seul que j'en appelle ici.
Oui ! c'est au moment où Pie VII est violemment arraché de
Rome, exilé, prisonnier, et va subir les violences et le long martyre
que le monde sait, que cet évêque est transporté d'enthousiasme, et
qu'il envoie à l'archichancelier de l'Empire un mandement où il dit
que le champ de bataille de Wagram lui paraît être le trône de l'E-
ternel ! — Or, ce jour-là même, le pape avait été enlevé de Rome,
et il le savait. C'est encore alors qu'il écrit : « Les chefs de l'Eglise
gallicane doivent se rallier, se serrer en quelque sorte davantage
autour du trône. » C'est alors que, dans tous ses mandements,
circulaires, lettres aux ministres, il ne cesse d'exalter les sentiments
religieux du persécuteur de Pie VII, et d'accuser « le fanatisme et la
mauvaise foi de la portion trop nombreuse des fidèles, plus dé-
vote qu'éclairée. » C'est alors qu'il dit que le pape, qui commen-
çait cette captivité de cinq années, « sera mille fois plus libre » de rem-
plir son auguste ministère. C'est alors qu'il écrit au ministre de l'in-
térieur, en le félicitant du grand cordon de la Légion-d'Honneur que
celui-ci venait de recevoir :
« Heureux le monarque que ses ministres servent avec autant
d'orgueil que de zèle !
L'amour et la reconnaissance pour sa personne sacrée seront
à jamais la seconde religion du clergé de l'Empire.
En m'exprimant ainsi, monseigneur, je ne fais que céder au
besoin de répandre mon âme dans la vôtre avec toute l'expansion
de la franchise et l'abandon de la loyauté. »
C'est alors enfin qu'il ose bien prononcer dans le discours même
que vous citez, monsieur, ces paroles qui retombent de tout le
poids de leur honte sur sa bassesse : « Du pied du trône impérial
où ils reconnaissent dans Napoléon l'héritier de la puissance de
César, vous conduirez vos élèves au pied du trône pontifical, où
ils trouvent dans Pie VII le successeur du chef des apôtres. » Au
pied du trône pontifical ! Et Pie VII était dans les fers ! Ou je me
trompe, monsieur, ou le public français qui comprend l'honneur
coûtera peu votre héros ; vous-même le flétrissez en ce moment,
j'en suis sûr.
Mais pourquoi l'avez-vous choisi ? Si dans ce grand débat il fallait
invoquer contre moi mes prédécesseurs, on pouvait mieux faire ;
j'en ai eu de meilleurs encore que Mgr Rousseau. J'ai eu M. Raillon,
qui administra après lui le diocèse d'Orléans. — malgré le pape. –
Il est vrai que M. Raillon avait la faveur d'une autre puissance, de
celui que, dans sa foi et son patriotisme, il appelait un nouveau
David : « Grâces immortelles soient rendues à Dieu, s'écriait-il
dans son mandement sur la « naissance de S. M. le roi de Rome, »
à David succédera Salomon. »
Puis, cédant à l'ivresse de sa joie : « Dieu semble dire au chef au-
guste de la nouvelle dynastie, comme autrefois au père des douze
patriarches : De toi naitront des rois sans nombre. » Il est vrai
aussi, je dois l'ajouter, qu'un peu plus tard. En 1814, M. Raillon,
parlant alors des magnanimes souverains alliés et de la rentrée du
fils de saint Louis dans sa capitale, s'écriait avec un enthousiasme
non moins vif : « Que de miracles, N. T. C. F., vont suivre ce pre-
mier miracle ! Il est au milieu de nous cet héritier de tant de
rois, ce monarque libérateur qu'appelaient tous les vœux !.,
0 double triomphe ! ô double miracle ! Le trône de Pierre et le
trône de Clovis, trop longtemps battus des mêmes orages, vont
reprendre en même temps leur ancienne splendeur ; la religion
refleurira à l'ombre de ces lis. »
Hélas ! hélas ! que conclure de tout cela, et quelle leçon faut-il
recueillir de tant de tristes choses ?
Pauvre faiblesse humaine ! Le moins qu'on puisse dire, c'est que,
quand il y a parfois péril d'éblouissement sur la terre, c'est alors
que les hommes doivent se défier d'eux-mêmes et des autres ; c'est
alors que tout honnête homme doit veiller à ses paroles, surtout à
ses louanges, afin de n'être jamais condamné à chanter un jour des
palinodies qui le déshonorent, et de ne pas tomber dans cette
odieuse éloquence que flétrissait autrefois Pindare, « qui s'élève en-
tourée d'un cortège de flatteuses paroles, et qui, faisant violence
à la vérité, jette sur des noms malheureux une gloire corrom-
pue. » (Pind. Nem. VIII.)
Ces douloureux retours sur le passé, monsieur, me rappellent une
autre grande douleur du diocèse d'Orléans. J'ai eu pour prédéces-
seur aussi Mgr de Jarente, lequel fut l'un des quatre évêques apos-
tolat qui trahirent l'Eglise et fondèrent en France le schisme
constitutionnel. Si je rappelle, en finissant cette lettre, un tel sou-
venir, c'est que, tout affligeant qu'il soit pour mon église, il me
reporte, par le contraste, à un des souvenirs les plus illustres de
l'Eglise de France, et qu'après avoir attristé men esprit par tout ce
que vous m'avez obligé, monsieur, de rappeler ici, j'ai besoin, pour
reposer et relever mon âme, d'arrêter un instant mes regards sur
ce contraste consolant et glorieux.
Oui, sur cent trente-cinq évêques français, il n'y en eut que
quatre qui fléchirent devant les menaces de l'impiété et refusèrent
de suivre leurs frères dans les généreuses voies de la pauvreté, de
l'exil et du martyre.
Tous les autres, sans exception, ces évêques courtisans, ces flat-
teurs du pouvoir temporel, comme on a bien osé les nommer dans
la plus injuste des préventions, suivis de cinquante mille prêtres,
accomplirent la forte parole que Bossuet, cet autre courtisan,
adressait à Louis XIV : « Sire, j'y mettrai ma tête ! » Ils y mirent
leur tête ; ils furent plus nobles encore sur l'échafaud et dans la
mort qu'ils ne l'avaient été dans la vie et sur le siège de leur gloire
pontificale, et il n'y eut jamais dans l'Eglise une confession de foi
plus grande, plus héroïque.
Quand Pie VI et le sacré-collège dispersé se rencontrèrent avec
les évêques de France dans cette sublime communion de l'exil, des
prisons et du martyre ; quand, au même jour, dans les fers, dans les
tribulations, dans la mort et dans l'invincible liberté de la
même foi, ils triomphèrent ensemble de l'impiété révolutionnaire
et de l'impiété schismatique, la paix de Jésus-Christ triompha
dans leurs cœurs : « Vicit pax Christ. in cordibus corum. »
Les évêques de France montrèrent alors avec éclat comment ils
entendaient les libertés de l'Eglise gallicane, et 1793 traduisit et
expliqua 1682.
Certes, après ces choses, je comprends que Pie VI, s'adressant à
tout l'univers catholique, ait pu dire que « l'Eglise gallicane tout
entière, unanime dans la confession de la vraie foi, avait sou-
tenu, par son héroïque conduite, la fermeté des déclarations
mémorables par lesquelles elle flétrissait et repoussait loin d'elle
à jamais des serments parjures et sacrilèges ; et que les évêques
de l'Eglise gallicane, inviolablement attachés à leurs devoirs et
enflammés de l'amour de la vérité, foulaient aux pieds tous les
intérêts humains. »
Je comprends que Pie VII, à son tour. Fe soit écrié : « Que
dirons-nous du très illustre clergé de l'Eglise gallicane, du pro-
fond attachement qu'il a fait éclater pour notre personne, et de
ses mérites envers nous, qui ont été si grands, que nous sommes
comme dans l'impuissance d'exprimer les sentiments de notre
cœur reconnaissant ! Toutes les plus fortes expressions du langage
ne peuvent dire l'amour, le zèle, la vigilance, les soins infatigables
avec lesquels ce clergé, et surtout les évêques, gouvernent le
troupeau qui leur est confié, honorant ainsi la religion dont ils
sont les ministres, et lui attirant les plus grands respects, même
de ses ennemis. Comme nous avons été le témoin de toutes ces
choses, nous nous sommes cru obligé de décerner ces louanges
au clergé de France à la face de l'Eglise universelle. »
Et pour que rien ne manquât au témoignage rendu par Pie VII à
l'Eglise de France, n'est-ce pas encore lui qui disait : « Le clergé
de l'Eglise gallicane a fourni au ciel plus de martyrs que tout le
reste de l'Europe ensemble ! »
Du reste, monsieur, ce ne fut pas seulement au dix-huitième
siècle que les évêques français surent honorer, par leur fidélité à
l'Eglise et leur dévûment au Saint-Siège, le caractère épiscopal. À
l'époque même dont nous parlons, Mgr Daviau, archevêque de
Bordeaux ; Mgr Fournier, évêque de Montpellier ; Mgr de Boulogne,
évêque de Troyes ; Mgr Dessolles, Mgr de Broglie, l'évêque de Tour-
nai, l'évêque de Soissons, Mgr d'Astros, depuis archevêque de Tou-
louse ; le cardinal Fesch lui-même, et d'autres encore, surent op-
poser une conscience invincible à des volontés alors toutes puis-
santes. Le donjon de Vincennes et la forteresse da Fenestrelle reçu-
rent plusieurs d'entre eux(1), et le concile de 1811, assemblé pour
un autre but, s'ouvrit par cette motion de Mgr Dassolles : « Que
les évêques ne pouvaient délibérer comme membres de l'Eglise,
lorsque le père commun, le chef universel, était dans les fers,
et qu'ils réclamaient de l'empereur la liberté du pape. »
Enfin, monsieur, je suis aussi heureux de l'ajouter, et ce sera
ma dernière parole : nous nous souvenons à Orléans, et c'est du
moins une consolation dans notre tristesse, que Mgr Raillon se ré-
concilia avec le Saint-Siège et mourut en communion avec lui. Mgr de
Jarente lui-même fit une fin chrétienne. Et puisque j'ai parlé des
quatre évêques qui eurent le malheur d'oublier leur devoir au jour
du péril, je dirai que celui d'entre eux qui mourut le dernier, cela
que de plus déplorables égarements, une plus profonde chute, une
plus célèbre et plus longue existence ont signalé à tous les sou-
venirs, fut aussi touché par la main de la divine miséricorde à sa
dernière heure. J'ai recueilli son dernier soupir ; et on sait qu'avant
de paraître devant Dieu — et il n'avait pas même attendu pour cela
le jour suprême — il déplora sa vie, il accusa la révolution et ré-
prouva les œuvres de son triste épiscopat.
J'ai été entraîné, monsieur, plus loin que je ne le voulais sur le
terrain où vous auriez mieux fait peut être de ne pas m'appeler.
Je ne le regrette pas ; et les catholiques qui auront lu cette lettre
pardonneront à mes intentions et à l'intérêt supérieur de cette
grande cause les tristes révélations que j'ai dû faire ; et ils seront
heureux en finissant de se joindre à moi pour redire avec Bossuet
et déposer aux pieds du saint-père cette immortelle protestation :
« Sainte Eglise romaine ! Eglise mère, nourrice et maîtresse de
toutes les Eglises, Eglise choisie de Dieu pour unir ses enfants
dans la même foi et dans la même charité, nous tiendrons toujours
à ton unité par le fond de nos entrailles. Si je t'oublie, Eglise ro-
maine, puissè-je m'oublier moi-même ! que ma langue se sèche et
demeure immobile dans ma bouche, si tu n'es pas la première
dans mon souvenir, si je ne te mets pas au commencement de
tous mes cantiques de réjouissance : Adhæreat lingua mea fauci-
bus mers. si non meminero lui, si non proposuero Jérusalem in
principio lætitiæ meæ ! »
Veuillez agréer, monsieur, l'hommage de tous les sentiments
que, dans ces tristes débats, je conserverai toujours pour mes adversaires.
Félix, évêque d'Orléans.
La Patrie d'hier soir fait précéder la reproduction de la
lettre qu'on vient de lire par les réflexions suivantes :
« Ce qui frappe tout d'abord dans ce dernier écrit de Mgr
l'évêque d'Orléans, c'est le ton de dénigrement et d'amer-
tume avec lequel il parle de l'un de ses prédécesseurs et
flétrit sa mémoire. Sans doute, les intérêts de la vérité passent avant le
respect des morts ; mais il nous est difficile de croire que
Mgr Dupanloup n'eût pas pu, s'il l'eût jugé convenable,
réfuter Mgr Rousseau sans fouiller dans sa correspondance
particulière, et sans mettre au jour non seulement des
lettres privées écrites par lui, mais des lettres également
privées reçues par lui.
Il nous est difficile de croire qu'il était absolument in-
dispensable, pour réfuter les opinions de Mgr Rousseau, de
dire « qu'il fut un prêtre respectable, mais dans le sens le
plus abaissé du mot ; qu'il était d'un esprit médiocre et
d'un caractère plus médiocre encore ; qu'il n'avait point
l'honneur épiscopal ; que tout, dans ses mandements, dans
ses ordonnances, dans sa correspondance, est, comme
style, comme doctrine, d'une extrême vulgarité ; en un mot,
que ce fut un bien pauvre homme. »
De telles formes de discussion et d'autres traits plus
vifs encore relèvent beaucoup plus du pamphlet que du
langage évangélique. Nous le regrettons profondément, et
nous nous demandons avec anxiété si ce n'est pas là un
encouragement malheureux à une tendance déjà trop mar-
quée de notre siècle. Comment, en effet, continuerait-on à
respecter le évêques, s'ils ne se respectaient pas entre
eux ? — Paulin Limayrac. »
SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ET CENTRALE D'HORTICULTURE DE LA
SEINE-INFÉRIEURE.
Exposition de printemps en 1880.
La Société centrale d'Horticulture de Rouen vient de pu-
blier le programme des prix et récompenses qu'elle décernera
à la suite de son exposition de fleurs, de fruits et de lé-
gumes, qui aura lieu au printemps prochain. Cette expo-
sition ouvrira le samedi 12 mai, et durera jusqu'au lundi
soir 14. Les horticulteurs français et étrangers sont invités
à y prendre part.
Outre cinquante-deux concours spéciaux concernant l'ar-
boriculture, la culture maraîchère et la floriculture, la
Société propose encore des prix pour introduction de plantes
nouvelles venues de pays lointains ; pour publication de
mémoires relatifs à l'entomologie et aux maladies des végé-
taux ; pour la taille des arbres fruitiers les mieux dirigés
et les plus profitablement cultivés dans l'intérêt de leur
propriétaire ; pour l'obtention, par le semis, d'arbres frui-
tiers reconnus de bonne qualité ; enfin, pour l'amélioration,
par le drainage, de terrains destinés à la culture horticole.
Les concurrents pour ces derniers concours doivent donner
avis à M. Deboutteville, rue Saint-Julien, n° 50, président
de la Société, de leur intention de concourir, afin que les
vérifications préliminaires et ultérieures puissent être faites
en temps convenable.
Le programme de cette exposition se distribue gratis :
chez MM. Teinturier, rue de la Grosse-Horloge, n° 2 ;
Grainville et Dardenne, place de la Cathédrale, n° 17 ; De
boos, rue du Change, n° 57, et Cottard, huissier des sociétés
savantes, rue Saint-Lô, n° 40.
Le Courrier du Havre demande qu'on établisse un service
télégraphique de nuit entre Paris et Le Havre. Voici ce que
dit ce journal :
« Les relations suivies qui existent entre le commerce du
Havre et celui de tous les pays d'outre-mer rendent indis-
pensable l'organisation d'un service de nuit sur la ligne
télégraphique de Paris au Havre. En effet, il arrive souvent
que des dépêches reçues, soit d'Angleterre, soit des ports de
France, et contenant des nouvelles commerciales ou mari-
times d'un grand intérêt, arrivent à Paris dans la soirée et
ne sont transmises au Havre, par télégraphe, que le lende-
main matin. Il en résulte que la communication télégraphi-
que est primée par une simple lettre jetée le soir à la poste
Paris. Il est facile d'apprécier les graves inconvénients
qui peuvent résulter de cet état de choses, et nous pen-
sons qu'il suffira de signaler le mal pour qu'il y soit porté
remède.
Ce que nons demandons pour le Havre a lieu du reste
pour la plupart des villes importantes qui possèdent un
service télégraphique fonctionnant la nuit aussi bien que le
jour. — G. Labottière aîné.
La réclamation du Courrier du Havre est fort juste, et
les considérations qu'il fait valoir au nom du commerce ha-
vrais peuvent être également invoquées au nom du com-
merce de notre ville. Un service de nuit sur la ligne de
Paris à Rouen et au Havre serait d'autant plus facilement
établi qu'il pourrait être confié aux employés de la télé-
graphie du chemin de fer, qui, dans l'état actuel des choses,
reçoivent les dépêches concernant exclusivement le chemin
de fer, et sont ainsi tout disposés pour un service de dé-
pêches particulières.
C'est ce matin seulement que se fera sentir sur nos côtes
la marée correspondant à la syzygie d'avant-hier. Mais déjà,
sous l'influence des vents du large, le flot s'est élevé à une
très grande hauteur aux pleines mers d'hier et d'avant-hier.
Il s'en fallait de quelques centimètres seulement, au
Havre, que l'eau, sur divers points, atteignît le niveau des
quais. Un grand nombre de curieux se sont rendus sur la
jetée du Nord, où la lame venait s'étaler jusque vers le che-
min de ronde de la batterie. A Rouen, l'eau couvrait en-
core hier une partie des quais.
Par décision de M. le ministre de l'agriculture, du com-
merce et des travaux publics, en date du 6 février, M. Gar-
dier, ingénieur des ponts-et-chaussées, attaché au service
ordinaire de l'Eure et au contrôle des travaux du chemin
de fer de L'Aigle à Conches, est attaché en outre, sous les
ordres de M. l'ingénieur en chef Dufresne, au contrôle des
travaux de la ligne de Serquigny à Rouen.
On a mis hier en vente, chez tous les libraires de notre
ville, la jolie comédie de M. Frédéric Deschamps, Monsieur
Lombard, ou J'ai bien le temps, dont nous avons constaté le
légitime succès.
On termine en ce moment les dernières réparations de la
boiserie du grand orgue de la cathédrale. On assure que ce
bel instrument sera inauguré pendant la première semaine
du carême.
Les organisateurs de la fête de bienfaisance qui sera don-
née dimanche par la société lyrique de Déville se sont en-
tendus avec un loueur de voitures, qui conduira les sous-
cripteurs de leur domicile au bal pour le prix de l fr. 50 c.
pour les personnes qui se feront inscrire à l'avance chez
M. Hurard, où une liste est ouverte à cet effet.
Hier matin, vers dix heures, un charretier conduisait un
camion chargé de barriques ; en voulant tourner pour en-
trer dans la rue du Fardeau, il a conduit son cheval trop
près du trottoir, a donné en plein dans la devanture du
magasin de M. Moret, marchand d'habits, au coin de cette
rue, et a brisé plusieurs glaces.
Mardi, vers quatre heures après midi, on a transporté à
l'Hôtel-Dieu un jeune homme de dix-sept ans, demeurant
chez ses parents, ouvriers teinturiers, rue Poisson. Ce mal-
heureux enfant, qui est idiot et atteint d'une paralysie de
la langue, s'était fracturé la cuisse gauche en jouant sur les
bancs d'une école d'enfants de la rue des Maîtresses, où sa
mère le conduisait chaque jour avant d'aller à son travail.
La musique du 15e de ligne se fera entendre aujourd'hui
à deux heures, à la Bourse ; elle exécutera les morceaux
suivants :
1° Pas redoublé du Songe d'une Nuit d'été (A. Thomas) ;
2° Sainte-Cécile, ouverture (L. Chic) ; 3° Gênes, valse
(Strauss) : 4e Scène des nonnes de Robert-le-Diable (Meyer-
beer) ; 5° les Canotiers parisiens, quadrille (Musard) ; 6° Sou-
venir de Nielle-lès-Bléquins, mazurka (L. Bodin).
Dimanche dernier, 5 février, a eu lieu, à (illis. car plié) le ti-
rage au sort de la loterie organisée en faveur de l'asile des
vieillards et des indigents de cette localité. Les lots offerts à
cette loterie par l'empereur ont été gagnés par Mme Paumier,
de Rouen, avec les numéros 405 et 1185.
Sur le compte rendu à l'empereur par le ministre de
l'intérieur des actes de dévoûment qui lui ont été signalés
pendant le troisième trimestre de 1859, des médailles d'hon-
neur en argent ont été décernées à M. Patrice Lefrançois,
employé à Elbeuf, qui s'est jeté tout habillé dans la Seine
pour en retirer un mousse qui se noyait, et qui s'était déjà
distingué dans d'autres circonstances, et à M. Adolphe
Barbe, instituteur à Biville-sur-Mer, qui a exposé ses
jours pour sauver quatre personnes dans un incendie.
Lundi, à Dieppe, vers sept heures du matin, un feu de
cheminée s'est déclaré au domicile du sieur Leclanché,
cafetier, rue Vauquelin, n° 19. Le sieur Leclanché a la
pratique des ouvrières de la manufacture, qui viennent
chez lui prendre le café le matin avant de se mettre au
travail, ce qui l'oblige à se lever de très bonne heure et à allu-
mer très grand feu pour préparer le déjeuner de ces ou-
vrières. Ce jour-là, elles venaient de sortir, leur repas
achevé, lorsque Leclanché, jetant un coup-d'œil dans la
cheminée, la vit toute en feu. En toute hâte il envoya récla-
mer le secours des pompiers, qui arrivèrent au nombre
de douze à quatorze avec la pompe à main de l'Hôtel-de-
Ville. Le feu ne fut éteint cependant complètement qu'à
neuf heures et demie. La cheminée faisant un coude à
la hauteur du deuxième étage, le jeu des pompes ne pou-
vait avoir d'effet dans la partie supérieure, et l'on fut
obligé de percer la cheminée par le haut pour éteindre le
feu dans cette partie.
Un cultivateur de l'arrondissement de Dieppe, qui der-
nièrement avait une affaire devant M. le juge-de-paix de
son canton, doutant sans doute du succès de sa cause, crut
bon, dans l'intérêt de son affaire d'aller, offrir en cadeau un
énorme et gras poulet d'Inde au juge qui devait décider du
sort de son procès...
La servante de l'honorable magistrat, qui dans la cuisine
reçut le bonhomme avec son poulet sous le bras, répondit
assez vertement que son maître ne recevait jamais de cadeau
de ses justiciables, et, malgré les instances du fermier, elle
refusa formellement d'accepter. Notre homme, un peu décon-
certé, trouva cependant le moyen de faire accepter son dinde
bon gré, mal gré : il le jeta dans la cuisine et prit aussitôt
la fuite sans même dire son nom, inconnu de la servante.
M. le juge-de-paix ne pût lui renvoyer la pauvre bête ;
mais fidèle à la louable conduite qu'il a toujours tenue en pa-
reille circonstance, ce magistrat a fait vendre sur le marché
le volatile, et le produit en a été versé dans la caisse du bu-
reau de bienfaisance de la localité.
Un violent incendie s'est déclaré avant-hier soir, vers huit
heures et demie, dans l'usine de désargentation de plomb de
M. Moutardter, au Havre, rue Catinat, n° 20. Les pompiers du
poste Kléber, mandés aussitôt, se sont transportés sur les
lieux avec leur promptitude habituelle, et ont constaté que
les flammes avaient envahi déjà la toiture de l'aile ouest de
l'usine, sur une longueur de trente-deux mètres et une
largeur de six mètres.
Le feu, vigoureusement attaqué dans son foyer, au rez-
de-chaussée, a cédé après une heure d'efforts. La pompe du
poste Kléber avait pour auxiliaires celle de M. Mazeline et
celle de la filature de M. Courant.
La cause du sinistre provient de l'explosion d'un fourneau
à réverbère chargé de crasse de plomb ; la violence de la
secousse a fait sauter une partie de la voûte, épaisse pour-
tant de 22 centimètres, et les flammes, faisant irruption
comme soufflées par le jet d'air d'un énorme chalumeau,
ont bien vite embrasé la toiture en faisant éclater cent cin-
quante carreaux de fenêtres placées de distance en distance.
Les dégâts sont évalués au chiffre approximatif de 1,500 fr.
M. Moutardier est assuré à la Compagnie Générale.
Ce qu'il y a de plus regrettable dans cet événement, c'est
que deux ouvriers de l'usine. les aides-chauffeurs Lebert et
Massart, surpris par l'explosion, ont été fort grièvement brû-
lée par un jet de flammes. On les a transportés tous les deux
à l'hospice ; mais on conserve peu d'espoir de les sauver.
Pendant la nuit de lundi à mardi, un violent incendie
s'est déclaré dans la ville du Grand-Andely.
Le feu a pris dans des bâtiments anciens qu'on avait uti-
lisés en attendant de nouvelles constructions projetées, et
où se trouvaient réunis l'Hôtel-de Ville, le tribunal civil et
ses dépendances, la prison, la salle de spectacle, et les ar-
chives.
La partie affectée au tribunal, avec le greffe et la salle de
spectacle, ont été complètement détruit. La perte la plus re-
grettable est celle de la plus grande partie des archives qui
étaient installées dans les combles, et dont on n'a pu enle-
ver que quelques pièces. Elles contenaient les minutes du
greffe et des archives historiques. Les archives de la mairie
ont été sauvées.
La mairie et la prison ont été préservées.
La cause de cet incendie parait devoir être attribuée au
mauvais état d'un tuyau de poêle qui traversait les combles
où se trouvaient les archives.
Les édifices incendiés étaient assurés par les compagnies ;
l'Ancienne Mutuelle et la Normandie.
La perte pour les immeubles est évaluée de 130 à 140,000 fr
et pour le mobilier de 4 à 5,000 fr.
Dimanche dernier, à Evreux, on a retiré de l'Iton, au lieu
dit leTrou-de-l'Enfer, sur l'avenue de Caen, le corps du sieur
Forté, jardinier, demeurant dans cette ville, rue de la Ro-
chette. Cet homme avait disparu depuis le jeudi 2. On pré-
sume qu'en revenant chez lui vers dix heures du soir, et
ayant bu plus que d'habitude, il se sera laissé tomber dans
la rivière.
Jeudi dernier, le nommé Huchet, taupier aux Baux-de-
Breteuil, a été trouvé mort sur le bord du chemin, à peu
de distance du village qu'il habitait. La justice, ayant été
prévenue, s'est rendue sur le lieu et a reconnu que Huchet
avait succombé à une attaque d'apoplexie.
Les ouvriers qui ont travaillé à la réédification de l'église
de Muids, canton de Gaillon, ont voulu faire poser une
pierre commémorative destinée à perpétuer le souvenir de
ceux qui ont coopéré à la restauration complète de cet édi-
fice. Cette pierre, après avoir été bénite par M. le curé de 1a
commune, a été scellée par tous les assistants. Elle porte
les noms du maire et des membres du conseil municipal
du curé et des membres du conseil de fabrique, enfin du
constructeur et de l'architecte.
Par arrêté du ministre de l'agriculture, du commerce et
des travaux publics, M. Arnoux, ingénieur ordinaire des
ponts-et-chaussées, attaché au service ordinaire du départe-
ment du Calvados, sera en outre attaché, sous les ordres de
M. l'ingénieur en chef Dufresne, au service de contrô-
le des travaux du chemin de fer de Pont-l'Evêque à Trou-
ville.
Mardi soir, vers huit heures, un nommé Dassel, âgé de
vingt-deux ans, journalier à Caen, rue de Falaise, s'est
jeté à l'eau entre les deux barques du Grand-Cours, après
s'être lié avec une corde les bras et les jambes. Il a été re-
tiré de l'eau par le sieur Descouple, propriétaire rue de
Montaigu, et transporté chez ses parents.
On attribue cette tentative de suicide aux obstacles qu'a
portait sa famille à un mariage qu'il voulait accomplir.
COUR DE CASSATION (CHAMBRE CIVILE).
Présidence de M. le premier président Prolong.
Bulletin du 7 février.
Mariage célébré en Angleterre — Preuvé. – Possession d'et
– Motifs.
Une cour impériale a pu, sans violer aucune loi, décider que
la preuve d'un mariage célèbré en Angleterre ne résultait pas de 1'ex-
trait du registre d'une paroisse d'Angleterre, extrait contenant
mention des publications dudit mariage, mais ne mentionnant pas
que le mariage eût été béni. La bénédiction ou célébration dans
une paroisse ou chapelle publique est, ou du moins était, en Angle-
terre, avant l'acte du Parlement qui, en 1837, a, dans certaines me-
sures, rendu le mariage civil indépendant du mariage religieux
l'une des conditions nécessaires à la validité du mariage.
La cour impériale a pu également, par une appréciation souve-
raine, déclarer que la preuve de la célébration du mariage ne résul-
tait, en fait, ni des actes de baptême des enfants issus du prétendu
mariage, mais portait que ces (6 mots illisibles car page pliée)
personnes indiquées aux publications constatées par le registre
de la paroisse, ni de lettres d'administration (letters of administration)
délivrées après le décès du mari par l'autorité anglaise compétente
(les cours ecclésiastiques) à la mère survivante tutrice, lettres dans
lesquelles ladite mère est qualifiée de veuve du défunt. Dans 1'es-
pèce, la cour déclarait en fait, à l'égard des actes de baptême, que
bien qu'ils continssent le nom du père et celui de la mère, ils étaient
complétement muets sur la légitimité des enfants ; à l'égard des
lettres d'administration, qu'elles étaient délivrées sur une simple
affirmation de celui qui les sollicitait, et que l'autorité de laquelle
elles émanaient ne se livrait à aucune recherche sur la qualité de
l'impétrant.
La cour impériale a prononcé également d'une façon souveraine sur
la possession d'état alléguée devant elle au cas où les registres
et actes sus-indiqués seraient jugés insuffisants pour établir la filiation
légitime invoquée.
La partie qui invoque cette filiation légitime ne saurait être admise
à se plaindre, devant la cour de cassation, de ce que la cour impé-
riale aurait apprécié la possession d'état d'après la loi française et
non d'après la loi anglaise, lorsque, d'une part, et en fait, le deman-
deur en cassation avait lui-même invoqué, en première instance et
en appel, les dispositions du code Napoléon qui régissent la posses-
sion d'état, et lorsque, d'autre part, et en droit, ledit demandeur
en cassation ne précise aucune disposition de la loi anglaise de la-
quelle il résulterait que la possession d'état dût, d'après la législation
du royaume-uni, être appréciée autrement qu'elle ne l'est d'après la
loi française.
Lorsque plusieurs pièces sont produites à l'appui d'un moyen
unique, le jugement qui repousse ce moyen n'est pas tenu de donner,
relativement à chacune des pièces produites, des motifs de déci-
sion distincts.
Rejet, au rapport de M. le conseiller Sevin, et conformément aux
conclusions de M. le premier avocat général de Marnas, d'un pourvoi
dirigé contre un arrêt rendu, le 23 juin 1857, par la cour impériale
de Rouen. (Camroux contre Bouquet et Vincent. — Plaidants, MM.
Huguet et de Saint-Malo.)
CHRONIQUE POLITIQUE.
Le journal le Nord publie, d'après la Gazette Autrichienne,
la réponse que le pape aurait adressée à l'empereur des
Français. Cette lettre, que nous reproduisons sous toutes
réserves, n'est, assure la feuille de Vienne, qu'une traduc-
tion allemande du texte envoyé par le saint-père à l'empereur :
« Sire,
J'ai reçu la lettre que Votre Majesté a eu la bonté de
m'écrire, et j'y réponds sans détours et, comme on dit, à
cœur ouvert. Et avant tout, je ne me dissimule pas la posi-
tion difficile de Votre Majesté, qu'elle-même ne me cache
pas et que je vois dans toute sa gravité. Votre Majesté
pourrait sortir de cette position par quelque mesure décisive,
qui peut-être excite sa répugnance, et c'est précisément
parce que vous vous trouvez dans cette position que vous
me conseillez de nouveau, pour la paix de l'Europe, de
céder les provinces insurgées, en m'assurant que les puis-
sances garantiront au pape celles qui lui restent.
Un projet de cette nature présente des difficultés insur-
montables, et, pour s'en convaincre, il suffit de réfléchir à
ma situation, à mon caractère sacré et aux droits du Saint-
Siège, droits qui ne sont pas ceux d'une dynastie, mais de
tous les catholiques. Les difficultés sont insurmontables,
parce que je ne puis céder ce qui ne m'appartient pas, et
parce que je vois fort bien que la victoire qu'on veut don-
ner aux révolutionnaires des Légations servira de prétexte
et d'encouragement aux révolutionnaires indigènes et étran-
gers des autres provinces pour jouer le même jeu, en voyant
le succès des premiers ; et quand je dis les révolutionnaires,
j'entends la partie la moins considérable et la plus auda-
cieuse des populations.
Les puissances, dites-vous, garantiront le reste ; mais
dans les cas graves et extraordinaires que l'on doit pré-
voir, vu les nombreux appuis que les habitants reçoivent
du dehors, sera-t-il possible que ces puissances emploient
la force d'une manière efficace ? Si cela ne se fait pas,
Votre Majesté sera persuadée comme moi que les usurpa-
teurs des biens d'autrui et les révolutionnaires sont invin-
cibles, alors qu'on ne se sert avec eux que des moyens de
la raison.
Quoi qu'il en soit, du reste, je me vois obligé de décla-
rer ouvertement à Votre Majesté que je ne puis céder les
Légations sans violer les serments solennels qui me lient,
sans produire un malheur et une secousse dans les autres
provinces, sans faire et scandale à tous les catholiques, sans
affaiblir les droits, non seulement des souverains de l'Italie
injustement dépouillés de leurs domaines, mais encore des
(1) Il mourut avant d'avoir pu obtenir son entrée au sénat.
(2) Croirait-on, par exemple, que ce pauvre évêque était telle-
ment enivré qu'il confondait la gloire de ses mandements avec celle
de nos armées ? Le 3 mai 1809, il écrivait au cardinal Maury : « Il
est tout simple que ma plume, que Votre Eminence m'a ordonné
de retailler, s'empresse de vous faire hommage de sa nouvelle
production. Vous avez toujours accueilli avec trop de bonté mes
enfants, ou plutôt ceux de nos triomphes, pour ne pas me flatter
que monseigneur n'étende la même bienveillance sur celui-ci
dont l'enfantement ne m'a coûté qu'une heure. »
(1) Je ne puis refuser à l'honneur du diocèse d'Orléans de nom-
mer ici M. l'abbè Desjardins, pieux et généreux prêtre orléanais,
qui fut alors transporté et enfermé à Fenestrelle. Il fut depuis le
digne vicaire général de Mgr de Quélen.