Fragments et références bibliographiques exactes |
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[n°1]
réfutation de cette mot idée purger les passions en les excitant - le trouble de l'âme qui suit la pièce n'annonce pas une disposition bien prochaine à surmonter & à régler nos passions - pr faire détester une passion, l'auteur en choisit une qu'il veut nous faire aimer, et c'est celle que nous aimons (47) Ainsi le théâtre // purge les passions qu'on n'a pas et fomente celles qu'on a.
Référence exacte :
Rousseau, J.-J. - Lettre à d'Alembert sur les spectacles. - p. 45-48.
Dans: Sciences, arts et belles-lettres - t. 2 - 1791 Voir la citation (1 occurrence) |
[n°2]
il y a donc un concours de circonstances qui empêchent de donner au théâtre la perfection qu'on en attend le théâtre rend la vertu aimable, mais elle l'est sans lui - le crime odieux - est-ce qu'il ne l'est pas dans la société. "Je doute que tout homme à qui l'on exposera d'avance les crimes de Phèdre ou de Médée ne les déteste plus encore au commencement qu'à la fin de la pièce : et si ce doute est fondé, que faut-il penser de cet effet si vanté du théâtre" (50)
Référence exacte :
Rousseau, J.-J. - Lettre à d'Alembert sur les spectacles. - p. 48-50.
Dans: Sciences, arts et belles-lettres - t. 2 - 1791 Voir la citation (1 occurrence) |
[n°3]
- la source de l'intérêt qui nous attache au théâtre à ce qui est honnête, vient de l'auditeur & non de l'auteur. elle est en nous et non dans la pièce. - on va au théâtre convaincu d'avance de ce qu'on y prouve et déjà prévenu pr ceux qu'on y fait aimer. - le méchant va voir au théâtre des leçons de vertu pr le public dont il s'excepte et des gens immolant tout à leur devoir tandis qu'on n'exige rien de lui (53)
Référence exacte :
Rousseau, J.-J. - Lettre à d'Alembert sur les spectacles. - p. 51-53.
Dans: Sciences, arts et belles-lettres - t. 2 - 1791 Voir la citation (1 occurrence) |
[n°4]
la tragédie mène à la pitié par la terreur - cette pitié est stérile - exemple de Sylla, d'Alexandre de Phères, & de Messaline attendrie par Valérius Asiaticus "Je ne vois pas au spectacle une de ces pleureuses de loges, si fières de leurs larmes, que je ne songe à celles de Messaline pr ce pauvre Valérius Asiaticus" (54
Référence exacte :
Rousseau, J.-J. - Lettre à d'Alembert sur les spectacles. - p. 53-54.
Dans: Sciences, arts et belles-lettres - t. 2 - 1791 Voir la citation (1 occurrence) |
[n°5]
Si l'on pleure plus facilement au théâtre que dans la vie réelle c'est que ces larmes sont pures c'est-à -dire sans mélange d'inquiétude sur nous-mêmes. nous avons satisfait à tous les droits de l'humanité sans y mettre rien du nôtre ; au lieu que les infortunés en personne exigeraient de nous des soins de soulagemens qui pourraient nous associer à leurs peines... "on dirait que notre coeur se resserre, de peur de s'attendrir à nos dépens." (55
Référence exacte :
Rousseau, J.-J. - Lettre à d'Alembert sur les spectacles. - p. 54-55.
Dans: Sciences, arts et belles-lettres - t. 2 - 1791 Voir la citation (1 occurrence) |
[n°6]
puis on est content de soi, on s'est acquitté de ce qu'on doit à la vertu par l'hommage qu'on vient de lui rendre. le ton théâtral est tellement éloigné de nous et ses personnages si distants qu'on ne pense à se rien approprier
Référence exacte :
Rousseau, J.-J. - Lettre à d'Alembert sur les spectacles. - p. 55.
Dans: Sciences, arts et belles-lettres - t. 2 - 1791 Voir la citation (1 occurrence) |